Une pénurie de kérosène affecte aéroports et compagnies aériennes du monde, en Afrique. Dakar et Bamako sonnent l’alerte, et les vols internationaux se réaménagent.
Le Kérosène manque: Air Côte d’Ivoire et des compagnies aériennes annoncent des mesures adaptatives
Le Mali, à l’instar de plusieurs autres pays africains, est en proie à une pénurie de carburant majeure qui risque désormais de plomber le trafic aérien.
En plus des longues files d’attentes des automobilistes dans les stations essences depuis plusieurs mois, la plateforme aéroportuaire de Bamako est, à son tour, impactée par la grave crise mondiale de carburants, selon un communiqué publié le 7 août par la compagnie aérienne Air Côte d’Ivoire.
La compagnie ivoirienne porte à la connaissance de ses passagers et partenaires la prise en compte de nouvelles mesures face aux “aléas d’une rupture de carburant” à l’aéroport de Bamako.
“Nous portons à votre connaissance que nous subirons les aléas d’une rupture de carburant sur la plateforme aéroportuaire de Bamako jusqu’au 15 août 2022. Cette situation indépendante de notre volonté nous contraint soit à réduire la capacité de sièges disponibles de/vers cette destination, soit à envisager une escale technique pour ravitaillement en carburant”, lit-on dans le communiqué.
Air Côte d’Ivoire rassure, cependant sa clientèle, que tout est mis en œuvre pour le maintien de ses vols de/vers Bamako.
Un problème mondial
L’augmentation du prix de l’essence à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes dans le monde entier et aggrave le problème de l’inflation qui touche de nombreuses économies mondiales.
Des compagnies aériennes africaines, ont, à leur tour, alerté sur une pénurie de kérosène qui risquerait une paralysie du ciel africain.
Ces retards dans la livraison de kérosène touchent désormais plusieurs pays et ils devraient durer jusqu’à mi-août 2022.
Une pénurie de kérosène annoncée au Sénégal a obligé Air France à adapter ses vols depuis quelques semaines.
L’aéroport de Dakar a informé qu’à partir du mercredi 20 avril et pour les 15 jours qui suivent, ne pas pouvoir fournir de carburant et invite les compagnies aériennes à prendre des mesures pour s’adapter à la situation.
Si le carburant utilisé pour les avions est le kérosène, il faut, cependant , noter que selon le type de moteur et d’appareil, des additifs sont ajoutés comme des anti-givrages, des anti-oxydants, des hydrocarbures ou encore des désactivateurs de métaux.
Pour l’aviation générale, deux types de carburants se démarquent: l’AVGAS et le MOGAS.
Le premier existe en plusieurs version mais la plus répandue est le 100LL, qui est de couleur bleue et qui est moins riche en plomb que le 100/130. Ce carburant est beaucoup utilisé pour des petits avions à moteur piston.
Quant au MOGAS, il est moins cher que l’AVGAS mais est plus lourd en plomb, ce qui nécessite des changements d’huile plus fréquents sur les appareils.
Pour ce qui est des avions à réaction, le JET A, le JET A1 et le le JET B sont les kérosènes les plus utilisés.
D’ici 2050, en supposant un maintien des dynamiques de croissance des transports, le besoin en carburant pour l’ensemble des secteurs des transports sera d’environ 2200 Mtoe [million de tonnes d’équivalent pétrole, ndlr], alors que seulement 450 Mtoe de biocarburant devraient être disponibles à cet horizon, selon Rémy Bonnery de la société de conseil Archery Strategy
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