Biram ! encore Biram, toujours Biram et ses partisans
Quelques saltimbanques reprochent à Biram et à ses partisans d’avoir crié au vol, au détournement des bulletins de vote, et d’avoir revendiqué la victoire sans en avoir apporté les preuves. Et ils le font avec une virulence inouïe et un acharnement pathétique à faire jalouser un néophyte.
Ils affirment que Biram a été vaincu ; et le font avec cette morgue qui leur est coutumière, à laquelle on les reconnaît même au milieu d’une immense foule en transe.
Mais là, ils oublient curieusement et opportunément d’apporter les preuves de la défaite de Biram, ou celles de la victoire de celui qu’ils prétendent l’avoir battu, preuves qu’ils exigeaient tantôt de Biram et de ses partisans. Étrange… ! Ils se contentent, comme preuves, des résultats brandis par la CENI. Ne rions pas, même si manifestement ils sont seuls à ignorer que la fameuse CENI est une créature du pouvoir, au service duquel elle agit. Que des gens qui se disent sérieux considèrent cette CENI-là comme référence sacrée et incontournable, qu’ils prennent ses paroles pour des paroles coraniques, voilà qui commence à devenir terriblement inquiétant, et qui donne à réfléchir…
Ils condamnent, disent-ils, les « tueries » qui eurent lieu à Kaédi. Mais ils s’empressent de justifier, sans s’en rendre compte, la répression qui les a provoquées en attribuant la responsabilité de ce qu’ils appellent « chaos » aux partisans de Biram. Il leur suffit pourtant de prendre en compte la filiation « chaos » /répression/ « tueries » pour comprendre qu’assimiler ces manifestations à du « chaos » dans ce contexte, c’est inciter, pour le coup, à ce que les manifestants soient réprimés. Or ce sont ces répressions qui ont produit ces « tueries ». Par quelle cohérence, fût-elle acrobatique, peut-on condamner ces « tueries » tout en justifiant la répression qui les a causées ?
Les saltimbanques ferment les yeux sur les causes : un processus électoral tout entaché d’irrégularités, lesquelles appellent contestations, y compris par des manifestations ; et comme subitement atteints de berlue, ils ne voient plus que les effets du phénomène, c’est-à-dire les manifestations de protestation des jeunes. Le traitement mortifère de ces manifestations par les autorités n’est relevé par ces messieurs que du bout des lèvres. Les préoccupent plus ceux qu’ils pensent avoir incité les jeunes à manifester, comme si ces jeunes ne peuvent penser par et pour eux-mêmes.
Ignorer les caractéristiques fondamentales du processus électoral, n’en saisir que des aspects secondaires pour les imputer aux candidats de l’opposition, critiquer du bout des lèvres la répression, accréditer la victoire du candidat du pouvoir sur la base des résultats affichés par la CENI dont on sait qu’elle est sous l’emprise du pouvoir, cela s’appelle chiquenaude sur la joue droite du pouvoir, grosse caresse sur sa joue gauche et feux nourris sur Biram. Le pouvoir et ses partisans peuvent vaquer à leurs occupations, le service après-vente est assuré par les saltimbanques…
Les saltimbanques tentent vainement de ridiculiser, de discréditer Biram et ses partisans via des arguties, des verbiages et des constructions ampoulées.
Biram et ses partisans apparaissent comme un cheveu tout noir dans du lait. Alors tout le monde accourt pour extirper l’intrus : vieux renards et vieux loups de la scène politique ; militants de la 25ème heures propulsés au-devant de la scène par l’un de ces accidents de l’histoire dont est faite la vie des partis, et qui se donnent une légitimité qu’ils dénient à d’autres ; anciens griots des régimes qui se sont succédé depuis le règne des militaires, et nouveaux griots du pouvoir actuel ; anciens compagnons de Biram à la rancune sans cesse recuite ; braillards de tous bords et de tous les réseaux sociaux. Tous semblent s’être donné le mot pour faire feux nourris sur Biram.
Dieu sauve le soldat Biram et ses partisans !
BOYE Alassane Harouna
14 juillet 2024