Le Syndicat National des Enseignants du Privé adresse une lettre ouverte au président Mohamed ould Ghazouani. Le syndicat déclare que la décision du président de subventionner les établissements privés se limite aux questions logistiques et pas des enseignants eux même. Les enseignants sont les oubliés de la subvention et demande au président d’intervenir. Voici l’intégralité de la lettre.
Monsieur le Président de la République,
Le Syndicat National des Enseignants du Privé ( SYN.E.P) souhaite vous saisir de leurs vives inquiétudes face à la dégradation du niveau de vie des enseignants du privé depuis le début de cette pandémie.
Avant tout, nous tenons à vous féliciter pour votre élection à la présidence de la république.
Nous tenons aussi à vous remercier car c’est sous votre mandat que nous enseignants du privé avons obtenu pour la toute première fois dans l’histoire de la Mauritanie, un récépissé. En effet, depuis le 24 décembre 2020, nous sommes officiellement reconnus comme le syndicat national des enseignants du privé, sous le numéro 04/2020 du 24/12/2020.
Monsieur le Président de la République,
Nous enseignants du privé dont le nombre avoisine près de cinq milles vivons, depuis le début de la crise, de réelles difficultés. Beaucoup parmi nous ont perdu du pouvoir d’achat en 2019 / 2020 avec les effets cumulés des mesures de 2019 et 2020 (fermetures des écoles sans pour autant prendre en compte le fait que nous enseignants du privé ne sommes rémunérés que lorsque les écoles fonctionnent). Avec cette nouvelle fermeture des écoles, les ménages les plus pauvres ont des gains de pouvoir d’achat quasiment nuls.
Nous avions salué la décision du gouvernement, sous vos ordres, de subventionner les établissements privés afin qu’ils fassent face aux difficultés qu’ils rencontrent en ce moment.
Malheureusement, notre joie fut d’une courte durée.
En effet, selon le secrétaire général du syndicat des promoteurs de l’enseignement privé dans un audio de quatorze minutes et le directeur de l’enseignement privé, l’aide accordée par le gouvernement est destinée à régler les loyers de leurs établissements et autres frais, pas à être distribuée aux enseignants tandis que ces mêmes enseignants, sont restés plus de sept mois sans salaire, sans parler également des licenciements abusifs qu’ils ont subi durant cette période et continuent également de les subir.
Et pourtant, les écoles privés travaillent dans la clandestinité absolue et ne respectent aucunement leur cahier de charge, les enseignants n’ont ni de contrat de travail ni de bulletins de salaire sans parler d’assurance à la caisse de sécurité sociale.
pendant que l’état perd des centaines millions par an dans ce secteur, les promoteurs du secteur privé gagnent des millions tout en prenant soin de contourner le fisc.
Monsieur le Président de la République,
nous enseignants du privé, apparaissons aujourd’hui comme les oubliés, les grands perdants de l’action gouvernementale. Pourtant nous participons au même titre que les enseignants du public, à l’éducation des cadres de ce pays et nous estimons que nous et nos familles méritons que le gouvernement prenne des mesures concrètes afin que nous puissions mener une vie normale comme tout citoyen.
Si les doléances des Directeurs / Gérants d’établissements privés sont écoutées, force est de constater que pour le moment, notre point de vue n’est pas pris en compte. Nous attendons donc des réponses immédiates et concrètes de la part du gouvernement qui pourraient améliorer très rapidement notre pouvoir d’achat et donner un signe que le gouvernement s’inquiète réellement de notre sort.
Monsieur le Président de la République,
Face à cette urgence sociale, nous restons à votre disposition pour travailler ensemble afin d’échanger et de construire ensemble des réponses adaptées à notre situation.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le président de la République, l’assurance de notre haute considération.
Le secrétaire général
Moustapha Mohamed