Réunis, le 08 mai 2021, par le Chef du Gouvernement du Maroc, les dirigeants des partis politiques représentés au Parlement ont exprimé, haut et fort, leur condamnation de l’accueil par l’Espagne du chef du polisario Brahim Ghali, appelant à rectifier cette erreur en le traduisant devant la justice.
Tous ont souligné l’attitude inacceptable et nuisible aux relations et aux intérêts communs entre les deux Royaumes en recevant ce criminel, entré sur le sol espagnol sous une fausse identité, d’autant plus qu’il des fait l’objet d’accusations graves portant sur la violation des Droits Humains, des crimes contre l’Humanité et des violations graves des droits des séquestrés Sahraouis dans les camps de Tindouf,
Ils ont, unanimement, déploré l’attitude d’indulgence et de complaisance dont ont fait preuve les autorités espagnoles en accueillant un ennemi du Royaume du Maroc, en violation flagrante de la loi et en faisant fi des intérêts vitaux d’un pays voisin et partenaire.
A cet égard, ils ont rejeté les justifications et prétextes de certains responsables espagnols, considérant que le partenariat et le bon voisinage requièrent de respecter la souveraineté du Maroc et d’arrêter de traiter avec ses ennemis ; raison pour laquelle ils ont appelé les différentes forces vives en Espagne à agir rapidement et à faire valoir la voix de la sagesse et de la logique des intérêts supérieurs communs entre les deux pays, en vue de corriger rapidement cette grave violation à l’encontre du Maroc et réparer les dégâts subis par les relations ancestrales entre les deux peuples et les deux pays.
Quoi qu’il en soit, tous les partis politiques et l’ensemble des forces vives de la société ont réaffirmé leur engagement constant derrière le Roi Mohammed VI pour la défense de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc et ont réitéré leur fierté quant aux acquis importants et inédits réalisés en faveur de la cause nationale, ainsi que leur mobilisation constante pour faire face aux actes et attitudes qui pourraient nuire à la souveraineté du Maroc ou menacer ses intérêts suprêmes.
Le communiqué conjoint a été signé, par le Parti de la Justice et du Développement, le Parti Authenticité et Modernité, le Parti de l’Istiqlal, le parti du Rassemblement National des Indépendants, le parti du Mouvement Populaire, le parti de l’Union Socialistes des Forces Populaires, le parti de l’Union Constitutionnelle, le Parti du Progrès et du Socialisme et le Parti Socialiste Unifié.
Aussi, sans passer par quatre chemins, on reste convaincu que la responsabilité de l’Espagne est aujourd’hui engagée et ne peut en aucun cas être ignorée.
Mieux, les conditions d’accueil de Brahim Ghali ont fait l’objet de négociations de haut niveau entre les autorités espagnoles et algériennes, et des garanties ont été données à Alger de sorte à ce que cet individu ne soit pas inquiété, même s’il fait l’objet depuis 2016 de plaintes pour des crimes atroces.
D’un point de vue juridique, l’attitude de l’Espagne dans cette affaire constitue une violation à tous les niveaux, aussi bien pour le droit interne espagnol, que pour le droit international ou encore le droit européen.
Vue sous l’angle du droit espagnol, cette attitude enfreint le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs. Il ne peut y avoir une immixtion du pouvoir exécutif dans le pouvoir juridictionnel.
C’est également une violation du droit international lequel interdit de laisser circuler de façon libre un individu alors qu’il est poursuivi ou faisant l’objet de plaintes pour des crimes d’une extrême gravité.
D’un point de vue droit européen les règles de l’espace Schengen ne permettent pas à un individu de se déplacer librement entre les pays membres de cet espace, alors qu’il doit répondre des accusations de tortures, de viol et de génocide.
Avec ce Ghali Gate, les masques sont en train de tomber, et même avec un passeport diplomatique cet individu doit tomber sous le coup de la justice espagnole.
Le Maroc a, par ailleurs, le droit de se demander comment l’Espagne peut être un partenaire sur plusieurs questions fondamentales, telles que l’immigration illégale, la lutte contre le terrorisme et les relations économiques et commerciales, et, en même temps, entretenir des contacts avec les séparatistes de manière directe en se faisant complice de cette forfaiture.
L’impact de cette affaire sur les relations entre le Maroc et l’Espagne est énorme car il y a eu une rupture d’un contrat de confiance et de loyauté entre deux pays liés par un partenariat stratégique.
Au fait, il semblerait que la meilleure des réponses à donner au Gouvernement socialiste espagnol serait d’interdire aux bateaux de pêche espagnols de rentrer dans les eaux maritimes sous souveraineté marocaine, s’étendant de Tanger à Dakhla et de Tanger à Oujda. Cela fera bouger les pêcheurs, les propriétaires de bars, café, restaurants et la population espagnole, notamment andalouse et catalane, très friands des produits marocains de la mer.