Hier, l’agence officielle de presse algérienne annonçait la mort de trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc et ayant pris pour cible des camions faisant la liaison entre la Mauritanie et l’Algérie. Le Maroc, via une source bien placée qui a préféré garder l’anonymat a démenti ces accusations.
A la suite de ces accusations, le régime algérien a balancé une série de menaces envers le Maroc. Cet échange de menaces coïncide, selon LA RAZON, avec la diffusion d’images auxquelles le quotidien espagnol a eu accès et qui indiquent que L’Algérie place des missiles destinés à son « ennemi ».
La guerre aux portes de l’Espagne ? Aux yeux du quotidien espagnol, l’Algérie et le Maroc vivent dans une situation de tension maximale, dans une atmosphère d’avant-guerre. La mort de trois camionneurs algériens dans la région saharienne a servi à la présidence algérienne pour lancer une menace directe à Rabat.
Selon le quotidien, il n’y a pas eu de réponse officielle du côté marocain, mais « le Maroc est également prêt à exercer de sévères représailles en cas d’agression de l’armée algérienne », bien qu’il n’ait aucune intention d’entrer en guerre avec ses voisins.
Cet échange de menaces coïncide avec la diffusion de photographies, auxquelles LA RAZÓN a eu accès, qui circulent dans des médias proches des services de renseignement et qui indiquent que l’Algérie place des missiles destinés à son « ennemi » près de la frontière, bien qu’il n’y ait pas de confirmation officielle à ce sujet.
Plusieurs experts se sont attardés sur les menaces de notre voisin. La présidence algérienne a publiquement promis une riposte en affirmant que ce « crime lâche ne restera pas impuni ». Cette menace à peine voilée est-elle en soi une déclaration de guerre ? Les experts et les observateurs des affaires maghrébines divergent sur les perspectives d’un conflit militaire de grande envergure.
Mais certains d’entre eux craignent le pire. Dans les colonnes du quotidien français Le Monde, Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut des relations internationales de Clingendael, aux Pays-Bas, a écarté l’éventualité d’une guerre conventionnelle menant vers l’embrasement. « L’Algérie va chercher à répondre au Maroc de manière indirecte et réaliste plutôt que s’engager dans une guerre frontale ».
D’après le même expert, l’une de ces formes « indirectes » pourrait être le renforcement de son aide militaire et logistique au Front Polisario afin d’« élever le coût » à subir pour le Maroc.
Jalel Harchaoui souligne également qu’il « faudra aussi s’attendre à une probable intensification de la rivalité diplomatique entre les deux pays sur des dossiers régionaux » comme au Sahel où l’Algérie s’affirme de plus en plus dans la perspective d’un désengagement des Français, et la Libye, où le Maroc a tenté ces dernières années de jouer un rôle de médiateur (avec les pourparlers de Skhirat en 2015, puis de Bouznika en 2020), pourraient être ces théâtres où la rivalité se délocalisera avec plus d’intensité que jamais.
Kader A. Abderrahim, chercheur en France à L’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste du Maghreb et de l’islamisme, et maître de conférences à SciencesPo Paris, directeur de recherche à l’IPSE et Senior Advisor au Brussels International Center (BIC), est beaucoup moins rassurant et craint un conflit qui pourrait dégénérer en une confrontation armée majeure.
A la chaîne de télévision TV5 Monde, cet expert a fait savoir que « tous les indicateurs sont au rouge entre les deux pays. La frontière est fermée. Les relations diplomatiques sont rompues ». « Il n’y a plus de canaux d’échanges sauf peut-être sur les questions de sécurité et de terrorisme mais on n’en n’est pas certain. Il y a ce chantage au gaz. Il y a cette bavure des forces armées royales (troupes marocaines ) qui auraient tuées trois ressortissants algériens, des camionneurs. On est arrivé à un point critique », a-t-il ainsi expliqué.
Kader Abderrahim s’est montré davantage critique à l’égard du régime algérien qu’il accuse ouvertement de multiplier les provocations à l’encontre du Maroc. « Les incendies de forêts de cet été en Kabylie en sont une illustration caricaturale. On accuse le Maroc puis on accuse l’allié du Maroc, Israël. Les Algériens ne sont pas dupes. Ils comprennent parfaitement.
Ce régime algérien est d’une grande fébrilité. Il sait qu’il est isolé en interne sur le plan politique. Il est contesté par une grande majorité de la population. Il n’a plus de légitimité. Il est dans une impasse sur le plan diplomatique par rapport à son voisin de l’ouest », souligne à ce propos l’auteur de l’ouvrage de « Géopolitique de l’Algérie ». « J’ai toujours pensé qu’il n’y aurait pas de conflit ouvert entre le Maroc et l’Algérie. Je suis plus mesuré aujourd’hui. Tous les indicateurs sont au rouge. Nous ne sommes pas à l’abri d’un dérapage qui pourrait enflammer la région ».
Plusieurs autres experts voient dans le régime algérien une série de provocations échouées envers un régime marocain sage et mature. Les incendies de cet été, la rupture du gazoduc, le prétendu incendie des camions et plein d’autres histoires servent aujourd’hui d’opium pour un peuple qui ne cesse de pointer les différents dysfonctionnements du régime algérien notamment à travers le Hirak .
Aujourd’hui, l’Algérie cherche un alibi, même s’il s’agit d’une fake news, pour mettre le feu à la région. Le régime algérien s’est engagé dans une escalade depuis plusieurs mois, probablement dans le but de provoquer un conflit armé avec le Maroc. Le but de cette escalade n’est autre que de détourner l’attention des problèmes internes en créant une tension permanente avec le Royaume.
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