L’opinion a été prise de court ce mercredi 30 mars courant, en apprenant la reconduction inattendue du Premier ministre démissionnaire Mohamed Ould Bilal à sa propre succession, au terme d’une réception dont il a bénéficiée le jour même au palais présidentiel de la part de l’homme fort de Nouakchott Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
La nouvelle a été largement relayée par les médias privés avant d’être officiellement confirmée, quelques heures plus tard, par les organes étatiques, qui semblent très dépassés par la tournure des évènements de l’heure.
Le Premier ministre Ould Bilal qui succède ainsi à lui même, dans ce qui semble être la consécration de la sacrosainte règle du statu quo et de « on prend les mêmes et on recommence » a fait des déclarations à sa sortie du palais ocre, qui ne laissent augurer aucun changement dans ce coup de théâtre et cette manière de plonger l’opinion dans le mystère de mesures prises au sommet de l’Etat et contradictoires les unes aux autres
Des propos de Ould Bilal qui ne dérogent guère de celles, tenues mécaniquement par tout nouvel investi à la Primature mauritanien.
Le prochain gouvernement sera proche du citoyen, a-t-il assuré, promettant d’œuvrer pour matérialiser dans les faits les ambitions du Président de la République.
C’est en quelque sorte un serment réservé aux Premiers ministres après leur nomination et leur entrée à la Primature pour procéder ipso facto à la formation du prochain gouvernement
Des déclarations très faciles à dire mais impossibles à faire et surtout utopique de matérialiser sur le terrain de la réalité en deux ans, qui correspondent à ce qui reste encore du mandat présidentiel de Ghazouani avant l’entrée du pays dans la période préélectorale en vue de la prochaine présidentielle, où Ghazouani est attendu de point ferme par les électeurs pour écoper sa récompense ou sa sanction