Il me semble important de jeter un regard sur nos conditions de vie et sur la fragilité de l’équilibre entre la santé humaine et l’environnement.
La santé est une ressource vitale à notre bien-être et à la capacité de nous réaliser .La santé ne saurait donc se limiter à la seule absence de maladie ou de handicap .Elle englobe divers facteurs de notre vie .Il nous faut donc la promouvoir et la rendre plus durable et plus moderne afin de répondre aux besoins et aux attentes de la population .En effet ,malgré des investissements massifs et plusieurs réformes, notre système de santé ne parvient pas à répondre aux besoins croissants de la population.
Puisque 70% des décès sont attribuables à des maladies chroniques résultant de notre mode de vie, tabagisme et alimentation de mauvaise qualité, un modèle mettant l’accent essentiellement sur la prévention et la promotion de la santé plutôt que sur la gestion de la maladie aurait un plus grand impact sur la population et limiterait la croissance phénoménale des coût.
La COVID-19 a mis en lumière la fragilité de notre système de santé en matière de santé publique et de prévention des maladies chroniques qui touchent majoritairement les gens au statut socio-économique précaire .La lourdeur structurelle du système de santé actuel ne permet pas de coordonner l’offre de services pour satisfaire les besoins des citoyens .
De nombreux spécialistes ont d’ailleurs remis en cause la valeur réelle que ces soins apportent aux dimensions de la santé qui ont de l’importance pour les patients par rapport à leurs coûts.
Il faut donc prioriser la promotion de la santé par la prévention et placer les citoyens au cœur de la démarche entamée par le gouvernement en place en vue de rendre notre système de santé plus moderne.
Je pense que les municipalités, les entreprises et les communautaires auront un rôle majeur à jouer dans la restructuration des services de proximité.
Une meilleure collaboration entre les services cliniques et les approches de santé publique permettrait de mieux accompagner les gens dans leurs trajectoires de vie où, très souvent, les enjeux de santé relèvent de facteurs sociaux et économiques.
Par ailleurs ,l’approche de la santé axée sur la santé de la population vise à améliorer l’état de santé d’une population entière et à réduire les inégalités en matière de santé .Pour atteindre ce double objectif, le gouvernement s’est penché sur le vaste éventail de facteurs et de conditions exerçant le plus d’incidence sur notre santé et tente d’influer sur ceux –ci .Ces facteurs sont multiples :le niveau de revenu et le statut social ,les réseaux de soutien social, l’éducation ,l’emploi, les conditions de vie et de travail, le milieu social ,les habitudes de santé personnelles ,la capacité d’adaptation ,le développement de la petite enfance ,les services de santé .
Cette approche de la santé de la population est perçue au sein du gouvernement comme une mesure impérieuse couvrant la gamme complète des interventions possibles dans le système de santé ,de la prévention et de la promotion de la santé à la protection ,en passant par l’établissement de diagnostic ,le traitement et les coûts…,intégrant et harmonisant les différentes mesures connexes à ces interventions.
Cette approche s’inscrit dans le rôle plus vaste du plan d’action du gouvernement : l’amélioration de la santé des Mauritaniens et des Mauritaniennes. Les mesures en matière de santé sont orientées vers toute une population plutôt que vers des individus.
Aussi peut-on conclure que les résultats ou les avantages de ces mesures axées sur la santé de la population s’étendent bien au –delà de l’amélioration de la santé des populations et tendent vers l’établissement d’un système de santé durable et intégré, la poursuite de la croissance et de la productivité et l’engagement des citoyens.
Cheikh Ahmed Ould Mohamed
Ingénieur
Chef du service Etudes et Développement
Établissement portuaire de la Baie et du Repos de Nouadhibou.