La mort d’un garde du corps du président mauritanien, qui répondait de son vivant au nom de Mohammed Ould Chibani, continue de secouer le landernau médiatique. Incompréhension et indignation à Nouakchott, où la dépouille du défunt a été rapatriée tôt vendredi à bord d’un avion de l’armée de l’air mauritanienne et inhumée aujourd’hui en présence du chef du Groupement pour la sécurité présidentielle, Ahmed Ould Lemleih.
Sur les circonstances de cette mort mystérieuse, aucune version officielle n’a jusqu’ici été apportée par les autorités mauritaniennes. Côté algérien, pas un poil d’information dans les colonnes d’habitude grouillantes des médias algériens qui ont vraisemblablement reçu l’ordre de faire l’impasse sur ce drame maquillé en « accident ».
Pas même un démenti officiel de la version d’activistes mauritaniens, alléguant que c’est le président mauritanien lui-même qui était visé par cet « accident » et non pas son garde du corps, Mohammed Ould Chibani. D’après la même source, cet « accident » aurait été prémédité par un fils de l’ancien président mauritanien, Mohammed Ould Abdelaziz, en représailles contre la condamnation de son père à 5 ans de prison ferme le 4 décembre 2023 par un tribunal nouakchottois. Fait curieux, le fils de l’ancien chef d’Etat réside à Tindouf et est réputé pour son activisme pro-séparatiste.
Mais passons, car, le 15 février 2024, une semaine avant le déplacement du président mauritanien au niveau de Tindouf, l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Alger avait lancé un message d’alerte sur sont site officiel, avertissant contre tout déplacement près des camps de Lahmada sous peine de courir « un risque accru d’enlèvement ». Etaient concernés par cette alerte, les ressortissants occidentaux, notamment les participants au « marathon » de propagande qui devrait avoir le lieu le 28 février courant dans cette zone à haut risque.
Les autorités mauritaniennes ont-elles ignoré cette alerte américaine ? Ont-elles reçu de fausses « assurances » de la part d’Alger pour « sécuriser » le déplacement de leur président au niveau de Tindouf? Pourquoi le convoi de ce dernier a-t-il été visé particulièrement et non pas celui du président Tebboune? Les services algériens ne sont-ils pas dans le « coup »?
Le Collimateur