L’Institut de Bâle sur la Gouvernance (Basel Institute for Governance) aurait présentement porté un grand préjudice à la Mauritanie, en la classant parmi les Etats qui ferment le peloton dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, indique un communiqué de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM),.
L’institut a semble-t-il reconnu avoir effectué des calculs erronés en prenant en considération d’anciennes données relatives à la corruption en Mauritanie.
En effet, la dixième édition de l’Indice de Bâle, publiée en 2021, avait classé la Mauritanie au troisième rang des pays les moins performants.
Mais les données exploitées par l’institut avaient été faites, selon les conclusions d’investigations menées par la BCM et les révisions opérées par le controversé institut, » sur la base des résultats de l’évaluation mutuelle faite en 2018 par le Groupe d’action financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (GAFI MOAN ou MENAFATF) », indique la banque mauritanienne d’émission.
Ce qui revient à dire qu’elles remontaient à l’avant dernière année de la décennie de corruption, référant à la période de mal gouvernance de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, actuellement placé en détention préventive, allant de 2008 à 2019.
Afin de donner un classement objectif de la Mauritanie en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, l’institut devait se baser sur l’évaluation mutuelle de 2020, qui correspond à la première année du mandat de l’actuel Chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.
Une année qui correspond, force est de le reconnaitre, à une période difficile de mise à niveau, d’identification, de quête et de redressement d’une administration rompue à la corruption qui gangrène toutes les articulations de l’appareil Etat et tous ses secteurs, sur fond de surendettement du pays et de l’inexistence de véritables investissements générateurs de ressources, si ‘on excepte les secteurs minier et halieutique.
La BCM indique que le classement de la Mauritanie dans l’index précité, est passé après sa correction par l’institut de Bäle sur la base de l’indicateur de 2020, de la troisième à la huitième place, soit un saut de performance de 5 points .
La Banque d’émission rassure par ailleurs, en affirmant sa volonté à continuer de travailler avec les équipes concernées au niveau de cet institut pour effectuer les corrections nécessaires.
Ce qui pourrait être conduire ultérieurement à rehausser le classement précité.
. Lors de cette dernière évaluation, la Mauritanie a réalisé d’importants progrès en obtenant les notations « conforme » dans 11 recommandations, « largement conforme » dans 21 recommandations et « partiellement conforme » dans 8 recommandations. Sur les quarante recommandations relatives à la conformité technique, aucune notation « non conforme » n’a été attribuée à la Mauritanie.
La BCM met en exergue enfin, le « caractère très sensible et la diffusion d’informations inexactes à ce sujet, que revêtent les informations relatives au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, soulignant que peuvent facilement nuire à la réputation du pays.
« Afin de préserver l’image de notre pays, il convient donc de s’assurer de la véracité de telles informations auprès de la BCM avant toute publication », conclut-elle.