L’ancien patron de l’athlétisme mondial est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à Dakar. Toujours sous le coup d’un procès, il avait regagné son pays natal en mai dernier.
Il voulait « rentrer mourir dignement dans les bras de ses petits-enfants. » Après plus de cinq ans sous le coup d’un contrôle judiciaire assorti d’une interdiction de quitter le territoire, Lamine Diack avait été autorisé par la justice française à revenir au Sénégal. De retour à Dakar le 10 mai dernier, c’est là qu’il y est mort, dans la nuit du 2 au 3 décembre, entouré de sa famille.
Décédé de « vieillesse » selon l’un de ses proches, Lamine Diack s’est éteint à son domicile familial de Sicap Mermoz, aux côtés de son épouse et de ses petits-enfants.
Malade depuis plusieurs mois
À 88 ans, cet ancien athlète international, patron de l’athlétisme mondial (IAAF, aujourd’hui World Athletics) de 1999 à 2015, avait été accueilli en héros au Sénégal. C’est d’ailleurs son ancien club de football, le Jaraaf, qui avait réglé sa caution de 500 000 euros pour lui permettre de quitter la France.
Depuis son retour, le patriarche se faisait discret, profitant de sa famille, de ses enfants et de ses petits-enfants. Lamine Diack était en réalité « malade » et « très affaibli » depuis plusieurs mois, selon l’un de ses proches qui lui avait rendu visite récemment.
Condamnation
Il avait été condamné par la justice française en septembre 2020 à quatre ans de prison, dont deux ans ferme, et à 500 000 euros d’amende pour corruption et abus de confiance. Il était jugé aux côtés de son fils, Papa Massata Diack, ancien consultant en marketing à l’IAAF.
La justice française avait estimé que les deux hommes avaient participé à un vaste réseau de corruption visant à couvrir des cas de dopage d’athlètes russes en échange de pots-de-vin. L’ancien patron de l’athlétisme mondial et son fils étaient mis en cause dans une deuxième affaire, concernant cette fois-ci le détournement de revenus de droits télévisés et de sponsoring. Lamine Diack avait assuré à la justice que si l’instruction donnait lieu à un procès, il aurait répondu favorablement aux demandes de la justice.
Il sera enterré ce vendredi au cimetière musulman de Yoff.
Jeune Afrique