Telle est la conclusion à laquelle est arrivée un progressiste mauritanien expatrié de très longue date, en s’essayant à décrypter la récente allocution faite par le Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, à Ouadane, où il avait donné le coup d’envoi du festival des cités du patrimoine, célébré en grandes pompes, dans son new look, après une décennie de répétition sous l’appellation du festival des villes anciennes.
« Le discours de Ouadane sera-t-il historique ? Est-il une manifestation d’une volonté de rupture? Est-il le début d’une détermination pour mettre fin aux injustices et aux tares sociétales? », s’interroge Maréga Baba.
« Où s’agit-il un discours de plus? Nous serons édifiés dans les jours, semaines et mois à venir. Insallah », dit-il, espérant implicitement, ne pas se retrouver à court et moyen terme avec un discours certes très beau et très juste, mais motivé à l’époque par des desseins populistes et politiques.
Maréga rappelle d’ailleurs, cette catégorie d’allocutions présidentielles à laquelle il a été régulièrement témoin, dans l’évolution de ce pays, très chère mais aussi très inquiétante pour le parti de l’Union des Forces du Progrès dont il est l’un des leaders les plus ponctuels en terme de communication.
« Espérons que le discours de Ouadane sur les injustices soit celui du début d’ un espoir d’un changement pour notre pays », dit-il.
Accordant un crédit prudent au discours de Ghazouani, Maréga a toutefois veillé à prendre en conscience les considérables obstacles que le Président mauritanien rencontrera pour joindre l’acte à la parole, en raison d’un système bâti de bout en bout sur la médiocrité et le subjectivisme, où les dirigeants sont pris en otages par des puissants lobbys militaires, civils, tribaux, régionaux et parfois même familiaux, s’ils ne sont pas à la solde de puissances étrangères.
Raison pour laquelle, il dira : « mais il ne nous semble pas possible de lutter contre les injustices lorsque la gestion des affaires restera confier ou entre les mains de ceux-là même qui vivent et se prospèrent par et à travers l’existence de ces justices, lorsque l’administration restera truffer de corrompus, de mafieux, de chauvins et d’obscurantistes, lorsque des responsables des plus hautes instances sont nommés, non pas en fonction de leurs compétences mais plutôt en fonction de leurs appartenances tribales, familiales, ethniques, de régions, voire raciale… »