Le Président mauritanien Ould Ghazouani est très remonté contre certains membres du gouvernement dont il commence à douter de la sincérité de probité, notamment ceux parmi eux qui se vantent à longueur de journée et toutes les occasions d’avoir abattu des bilans globalement satisfaisants, mais qui ne sont en fait pas corroborés par la réalité vivante du terrain où la situation ex ante des infrastructures demeure inchangée.
Le Président n’a pas caché cette colère qui intervient à son mi-mandat en convoquant hier mardi un mini-conseil ministériel extraordinaire, à moins de 24 heures de la tenue de la réunion hebdomadaire du conclave gouvernemental, qui se poursuivait ce mercredi 15 décembre courant à 15h au palais présidentiel de Nouakchott
La mini réunion, qui peut assimiler à un avertissement et au pire des cas à un blâme collectif a regroupé, en plus de l’homme fort de Nouakchott, le Premier ministre, M. Mohamed Ould Bilal Messaoud et les ministres de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement et des Transports, MM. Sidi Ahmed Ould Mohamed et Mohamedou Ahmedou M’Haîmid.
Etaient également présents à ce rappel à l’ordre, les présidents de l’Autorité de régulation des marchés publics et de la Commission nationale de contrôle des marchés publics, MM.Ahmed Salem Ould Tabakh et Mohamed Ould Abbe Ould Jeîlani.
Ould Ghazouani a très vite décliné, ce qui ne semble être un ordre du jour, exprimant à ses interlocuteurs impatients de savoir ce qui se passe, qu’il n’est absolument plus acceptable que le rythme d’exécution des projets demeure toujours lent, faisant remarquer qu’il faut, immédiatement, prendre les mesures permettant de surmonter les obstacles rencontrés et empêcher qu’ils se reproduisent d’une part et l’’intensification du suivi et du contrôle des sociétés qui assurent la maitrise des ouvrages des projets, d’autre part.
Le mini conclave a appelé également à l’application rigoureuse de la loi, notamment en ce qui concerne les mises en demeure et les sanctions, voire même la résiliation des contrats, le cas échéant, et l’inscription dans les listes noires et qu’il faut, immédiatement, prendre les mesures permettant de surmonter les obstacles actuels et empêcher qu’ils se reproduisent à l’avenir.
Ordre a été aussi donné de prendre toutes les mesures nécessaires, afin d’éviter cette situation à l’avenir, en procédant à une classification des entreprises de travaux publics, suivant leurs capacités techniques et financières d’exécution des projets d’une part et sur le renforcement de capacités techniques et financières des établissements publics afin qu’ils soient en mesure d’exécuter les différents projets.
Selon les officiels, le retard considérable constaté dans l’exécution des projets lancés par le Président dans le cadre des programmes Taahoudati et ProPEP (programme prioritaire élargi du Président de la République) visant l’amélioration des conditions de vie des populations dans les domaines de l’éducation, de la santé, des infrastructures et des routes, a polarisé l’agence de la réunion.