Le président Américain Joe Biden et Alejandro Mayorkas, chef du département de la Sécurité intérieure (DHS), exigent à présent que les demandeurs d’asile fassent la demande dans leur pays d’origine ou dans des «centres de traitement régionaux» devant être ouverts en Colombie, au Guatemala et d’autres pays d’Amérique latine. Ils risquent ainsi bien entendu d’être attaqués voire assassinés par les cartels de la drogue, gangs et assassins du gouvernement qu’ils cherchent à fuir. Ceux qui tentent une demande à la frontière américaine seront renvoyés au pays d’origine. Les migrants du Venezuela, de Cuba, d’Haïti et du Nicaragua – pays où les États-Unis ne peuvent ou ne veulent pas expulser directement – seront renvoyés au Mexique en vertu d’un accord avec le gouvernement mexicain.
La politique brutale et anti-démocratique des deux partis capitalistes, au mépris des lois internationales garantissant le droit d’asile, ont produit une situation cauchemardesque à la frontière sud des États-Unis. Sous une chaleur torride, sans nourriture, sans eau, sans abri ni soins médicaux, quelque 65.000 migrants désespérés, venus de ce que Washington appelle son «pré-carré», sont rassemblés le long de la frontière. Ils sont confrontés côté américain à 24.000 gardes armés des Douanes et Protection des frontières (CBP) et à 1.500 soldats d’active, renforcés par 2.500 soldats de la Garde nationale du Texas, déployés par son gouverneur républicain fasciste, Greg Abbott.
Côté mexicain, le complice de Washington dans sa guerre contre les réfugiés, le président Andrés Manuel López Obrador (AMLO), a déployé 25.000 soldats mexicains pour terroriser et réprimer des migrants venus non seulement d’Amérique latine, mais encore d’Asie, d’Afrique et des régions dévastées par la guerre du Moyen-Orient et d’Europe.
Dès les premières heures de la crise frontalière de l’après-Titre 42, le gouvernement américain a reconnu la mort d’un mineur non accompagné détenu par les États-Unis. Le ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS) a confirmé une information des autorités honduriennes, selon laquelle Ángel Eduardo Maradiaga Espinoza, 17 ans – arrivé aux États-Unis sans parent ni tuteur – était mort alors qu’il était sous la garde du gouvernement dans un refuge à l’ouest de Tampa (Floride).
Selon les chiffres du gouvernement américain, il y avait dans ses centres de détention HSS 8.681 enfants non accompagnés. Les responsables de la Patrouille des frontières affirment avoir rencontré plus de 152.000 mineurs non accompagnés au cours de l’année fiscale 2022, et plus de 70.000 depuis le 1er octobre 2022. Des parents désespérés à qui il est interdit de demander eux-mêmes l’asile à la frontière, autorisent dans certains cas un enfant à tenter la traversée car, selon la loi, ils ne peuvent être renvoyés au Mexique. L’espoir est que l’enfant trouve un parrain aux États-Unis, qui l’aidera ensuite à faire venir le reste de la famille.
Très très nombreux sont ceux morts à cause de la politique anti-immigrés brutale de la classe dirigeante américaine et de ses deux partis, et de celle des classes dirigeantes européennes. Des chiffres qui ne feront qu’augmenter sans intervention massive, unie et internationale de la classe ouvrière. Il y a moins de deux mois, le 27 mars, au moins 40 réfugiés ont été tués dans un incendie qui s’est déclaré dans un centre de détention bondé de la ville frontalière mexicaine de Ciudad Juárez. Les victimes étaient enfermées dans une cellule et les gardes d’AMLO ont refusé de les laisser sortir.
La police américaine des frontières, qui revendique une capacité de détention de 10.000 migrants dans ses installations, affirme en détenir déjà plus de 28.000. Selon le gouvernement Biden, ils pourraient être 45.000 d’ici la fin du mois. Pour alléger la pression, le ministère de la Sécurité intérieure a annoncé cette semaine un plan visant à permettre à une partie de ceux détenus d’être libérés aux États-Unis avant d’avoir obtenu une date d’audience. Un juge nommé par Trump a immédiatement bloqué la mise en œuvre de l’ordonnance.
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