L’augmentation du passage illégal des frontières depuis 2020 a exercé une pression importante pour modifier les conditions dans lesquelles une personne peut demander l’asile. Ce système gouvernemental est conçu pour apporter une aide vitale aux non-citoyens des Etats-Unis qui craignent de retourner dans leur pays d’origine.
Les migrants sans papiers entrant aux États-Unis disposent de peu d’options plausibles pour rester légalement aux Etats- Unis. Pour de nombreux migrants fuyant leur pays en raison de la violence, de la guerre, de l’effondrement du gouvernement, de catastrophes naturelles ou de toute menace personnelle susceptible de leur nuire, est la seule voie légale pour immigrer aux États-Unis et d’obtenir l’asile.
Les républicains conservateurs du Congrès proposent désormais des changements juridiques qui rendraient plus difficile l’obtention de l’asile pour la plupart des demandeurs.
Le président ne peut pas modifier la loi, mais le Congrès le peut. Si ces législateurs réussissent à modifier la loi fédérale sur l’asile, la loi annulera les décisions de justice annulant les versions précédentes. Étant donné que le Congrès dispose d’un large pouvoir en matière d’immigration.
Pourtant, à l’heure actuelle, la plupart des demandeurs d’asile ne reçoivent pas l’autorisation de rester dans le pays et sont expulsés.
Comprendre l’asile
Actuellement, tout non-citoyen, y compris quelqu’un qui vit déjà aux États-Unis ou qui est entré dans le pays sans visa, peut demander l’asile. Cela est vrai quel que soit le statut d’immigration légal de la personne.
Dans l’ensemble, les demandeurs d’asile devront prouver qu’ils subissent de graves préjudices dans leur pays d’origine de la part de leur gouvernement ou de quelqu’un que celui-ci ne peut contrôler, comme une milice armée. Ce préjudice potentiellement grave doit être dû à leur race, leur religion, leurs opinions politiques, leur nationalité ou à une caractéristique qu’ils ne peuvent pas ou ne devraient pas changer.
Les demandeurs d’asile font d’abord valoir leurs arguments auprès d’un agent d’asile du gouvernement américain, qui juge de la véracité de leur demande lors d’un entretien.
Si le migrant réussit ce premier entretien, il est autorisé à demander l’asile devant un juge de l’immigration.
À ce stade, les demandeurs d’asile devront présenter de nombreuses preuves d’événements et d’autres conditions qui les exposent à un grave danger s’ils sont expulsés. Obtenir cette preuve est très difficile pour les demandeurs d’asile, qui ont généralement besoin de l’aide d’un avocat pour mener à bien cette procédure de demande.
Même si un demandeur remplit toutes les conditions pour obtenir l’asile, un juge a toujours le pouvoir discrétionnaire de décider si cette personne doit ou non l’obtenir.
En raison du nombre croissant de migrants sans papiers qui traversent la frontière vers les États-Unis (de plus en plus en provenance de pays où règnent une instabilité et une violence gouvernementales généralisées, comme le Venezuela et le Honduras) les demandes d’asile sont également en augmentation.
Les dossiers d’asile devant les tribunaux de l’immigration ont plus que triplé entre 2021 et 2022, passant de 63 074 à 238 841. Et le nombre de demandes d’asile continue d’augmenter.
Il y a 3 millions de cas qui attendent encore d’être portés devant un juge des tribunaux de l’immigration dont 1 million sont des dossiers d’asile.
Par conséquent, les demandeurs d’asile attendent désormais en moyenne quatre ans avant d’être entendus par un tribunal et, dans de nombreux cas, peuvent attendre plus longtemps avant d’obtenir une décision dont ils ont fait appel.
Un demandeur d’asile peut, dans certains cas, demander un permis de travail s’il doit attendre plus de six mois pour obtenir une décision.
Plan républicain
Biden souhaite que le Congrès approuve près de 14 milliards de dollars pour financer davantage d’agents de sécurité aux frontières et recruter des juges d’immigration.
Les républicains conservateurs ont rejeté la proposition de Biden. Ils souhaitent plutôt de nouvelles lois qui refuseraient l’asile à tout migrant ayant traversé un pays tiers lors d’un voyage vers les États-Unis, ou qui n’est pas entré aux États-Unis à un point d’entrée officiel le long d’une frontière.
Ces changements visent la plupart des migrants qui entrent aux États-Unis provenant de pays autres que le Mexique. Environ 71 % des plus de 2,4 millions de personnes appréhendées à la frontière sud en 2023 ont traversé le Mexique, mais n’étaient pas des citoyens mexicains.
Si ce projet de loi est adopté, ces migrants ne bénéficieront plus d’un tribunal pour examiner leur demande d’asile.
Au lieu de cela, ils ne seraient pas autorisés à demander l’asile. Ils seraient immédiatement expulsés vers leur propre pays.
Les républicains proposent aussi d’autres lois pour rendre plus difficile l’obtention de l’asile. Ce changement exigerait que les demandeurs d’asile présentent un grand nombre de preuves prouvant leur crainte d’être persécutés lors de leur premier entretien avec un agent d’asile du gouvernement et pas plus tard, lorsqu’ils se présentent devant un juge. La loi mettrait également fin aux programmes qui permettent aux migrants de rester avec des parrains (sponsors) aux États-Unis tout en demandant l’asile.
En résumé, les changements proposés rendraient presque impossible l’obtention de l’asile pour un migrant entrant par la frontière entre les États-Unis et le Mexique, même si ce migrant a une crainte légitime de retourner dans son pays d’origine.