L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz espère s’inspirer de ce qui s’est passé chez le voisin du sud, le Sénégal, où l’ex détenu politique désormais président du Sénégal, était arrivé 48 heures avec le début de campagne électorale au pouvoir après sa sortie prison et dix jours seulement avant les scrutins avant d’être plébiscité au premier tour face au candidat de la majorité.
Même si Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas un opposant au sens littéral et n’a pas été un leader dans les rangs de l’opposition, sa conflit avec l’actuel président, Mohamed Ould El Ghazouani, lui a valu le statut d’opposant au pouvoir en place, du moins, après avoir annoncé son adhésion au parti d’opposition le Front pour le Changement.
Ould Abdel Aziz, qui purge une peine de cinq ans de prison pour enrichissement illicite et blanchiment d’argent, aspire à créer la surprise et à remporter, tout comme le candidat de l’opposition sénégalaise, Bassirou Diomaye Faye, les élections sénégalaises.
En effet Ould Abdel Aziz reste, l’absence d’un puissant challenger de Ghazouani, le recul du rôle de l’opposition en tant que contrepouvoirs qui suscite le respect par son poids politique et le flirt engagé par certains de ses leaders historiques avec le parti au pouvoir, un fort et gênant concurrent à l’actuel président qui serait candidat à sa propre succession, même s’il continue de créer le suspens autour de ses intentions.
Le parti du Front pour le changement a investi l’ancien président Ould Abdel Aziz comme candidat aux élections présidentielles qui se tiendront le 29 juin prochain, rappelle-t-on. Ould Abdel Aziz aurait décidé de répondre à l’appel de la nation et pris cette décision pour pour débarrasser le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve, indique-t-on.
Les conditions de détention d’Ould Abdel Aziz ne l’ont pas empêchées de prendre cette mesure, indique le Front pour le Changement, selon lequel, l’ancien Chef de l’Etat continuera à suivre de près les événements
Le parti du Front pour le changement avait lancé il y a quelque temps une campagne de collecte de signatures appelant l’ancien président à se présenter aux élections présidentielles.
Ould Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie pendant une décennie (2009-2019), avait été condamné à une peine de 5 ans de prison et la confiscation de ses droits civiques après avoir été reconnu coupable de corruption fin décembre dernier.
L’absence d’un puissant challenger à l’actuel président
La Mauritanie s’apprête à organiser en juin prochain la septième élection présidentielle de son histoire. En attendant l’annonce de l’actuel président, Mohamed Ould Ghazouani de sa candidature, la rue reste en état d’anticipation des alliances et de leur impact sur le déroulement de la campagne électorale, ce qui pourrait surprendre si l’un des candidats accède au second tour et entre en compétition avec l’actuel président.
Ce qui s’est passé au Sénégal affectera d’une manière ou d’une autre les élections mauritaniennes, compte tenu du grand rapprochement entre les deux pays voisins et de la similitude de leurs systèmes, indique à ce propos le politologue Mohamed Cheibany.
La victoire d’un jeune opposant à la présidence du Sénégal aiguisera l’appétit de tous ceux qui souhaitent jouer un rôle avancé dans les élections, d’autant plus que le public de l’opposition est toujours à la quête d’un candidat compétitif capable de s’imposer aux prochaines présidentielles.
En l’absence d’un candidat fort issu de l’opposition, Ould Abdel Aziz reste un concurrent embarrassant qui a du charisme, de l’histoire, de l’influence et de nombreux dossiers, mais la validation de son dossier de candidature constituera un obstacle majeur pour pouvoir entrer dans la course.