Une nouvelle fois, les mauritaniens, par le truchement d’une élection, sont confrontés à leur avenir qui, cette fois, semble être entre leurs mains pourvu qu’ils saisissent sa portée et toutes les conséquences pouvant s’ensuivre. Allah, ne nous dit-il pas, dans son sublime livre: » Dieu ne change pas le cours de la vie d’un peuple (d’une nation) tant ce dernier ne décide qu’il en fut ainsi ». Vouloir, c’est indubitablement, déjà, un grand pas vers le Pouvoir.
Ces jours derniers, dans l’ambiance maussade et froide des hautes institutions consultatives et deliberatives, le Conseil constitutionnel a publié une liste définitive des candidats à la présidentielle du 29 juin prochain. Ainsi, cet haut organe libère les postulants à la magistrature suprême et, sans attendre, ces derniers ont commencé à labourer le pays, dans le cadre d’une précampagne qui augure d’une joute électorale palpitante.
Celle-ci ne saurait faire oublier que le pays vit les heures les plus sombres de son histoire et que jamais auparavant il n’a été aussi proche du gouffre. En sus d’une unité nationale en lambeaux, il souffre d’une gestion gabegique de ses ressources tenues par une minorité, d’un océan d’indigence enserrant l’écrasante majorité, de la quasi-inexistence d’une justice aux ordres, qui se singularise par sa volonté de plaire au prince et en jugeant par fait du prince. Ces impairs et ces anachronismes se répercutent en particulier sur la communauté négro-africaine dont l’exclusion va crescendo…
Pour toutes les bourdes étatiques listées ci-haut, la prochaine élection présidentielle pourrait prendre les atours d’un vrai référendum invitant les mauritaniens à se prononcer sur un système ethno-raciste esclavagiste et génocidaire à éliminer, pour le bien d’un pays atteint et qui ne peut conduire qu’à l’abîme. Les mauritaniens honnêtes et de tous bords, par cette élection, devront siffler la fin de la récréation et imposer une alternance démocratique, une révolution citoyenne seules à même de sauver le pays des périls qui l’entourent.
A l’avant-garde de cette lutte, on doit retrouver les candidats de l’opposition tenus par un bail moral vis-à-vis du peuple. Nul besoin de les inviter à prendre la mesure d’une situation délétère. Mieux quiconque, ils connaissent les souffrances émanant des taudis, les complaintes montant des couches noires opprimées. Pour autant, il urge de rappeler aux guides de l’opposition certaines mesures cardinales:
– apprécier le moment présent à sa juste mesure
– jurer devant Allah de travailler de concert avec les autres opposants pour contrôler, en amont et en aval, tout le processus électoral. De cette attitude, dépendra la chance du peuple de réaliser l’alternance rêvée.
– S’engager, dans le ferme espoir d’un second tour, à soutenir le candidat de l’opposition le mieux placé.
– S’engager illico, avec les autres forces de l’opposition, pour contraindre le pouvoir à créer les conditions d’une élection transparente tout en s’assurant de la participation des mauritaniens de la diaspora aux votes, comme leurs concitoyens de l’intérieur.
– Procéder à l’audit du fichier électoral pour en expurger toutes les failles et les basses manœuvres tapies en son sein.
Bâ Moctar dit Cherif de M’Bagne (Gural Baaba Leñol)