La célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance de notre pays et qui devait permettre la joie et l’entente cordiale est devenue depuis 1990 une journée de deuil et de prière pour beaucoup de mauritaniens.
Cette année là, la bêtise humaine avait choisi, de sinistre manière, de célébrer notre fête nationale par la pendaison de 28 soldats négro-africains, dans un contexte d’exécutions extra-judiciaires de personnes civiles et militaires.
C’est pourquoi, la Coalition Vivre Ensemble (CVE) invite le peuple mauritanien, dans sa diversité, à s’engager dans une profonde méditation sur notre vécu.Sans revenir sur les péripéties macabres qui ont, à jamais, souillé ce jour symbolique du 28 novembre, que nous traînons depuis trois décennies, comme un boulet à nos pieds, cette question du passif humanitaire appelle une solution nationale.Par conséquent, la sortie de crise ne peut être que globale.
Elle comporte des aspects conjoncturels, mais appelle d’autres mesures plus structurelles dites de rattrapage.l’adoption d’une loi organique instituant une commission pour faire la lumière sur ces événements passe par l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 . Quant à la composition de la Commission, elle devrait obéir aux règles de représentativité, d’équité, de probité et de compétence, y compris religieuse.
Son mandat devrait porter sur les devoirs de vérité, réparation, mémoire, justice et de pardon. La CVE considère que la question du passif humanitaire et sa résolution correcte sont inséparables de la problématique de l’unité nationale et de la cohésion sociale.
Plus globalement, la CVE exige de l’Etat de poursuivre ses efforts en initiant des politiques et programmes plus inclusifs en faveur de toutes les couches victimes d’exclusion.
A la veille du dialogue, notre pays est à la croisée des chemins. Le règlement des quatre devoirs serait un pas important vers le pardon des victimes de ces douloureux événements.
Nouakchott, le 28 novembre 2021.
La Commission Exécutive de la CVE.