SÉISME. La question mérite d’être posée après le retrait de l’ex-Première ministre Aminata Touré, qui lie sa décision à son opposition au 3e mandat présidentiel de Macky Sall.
Mise a l’ecart du poste de presidente de l’Assemblee nationale qu’elle convoitait apres avoir dirige la liste de Benno Bokk Yaakar du president Macky Sall, Aminata Toure s’est mise en retrait du groupe parlementaire de cette coalition en arguant de son opposition au 3e mandat.
Mise à l’écart du poste de présidente de l’Assemblée nationale qu’elle convoitait après avoir dirigé la liste de Benno Bokk Yaakar du président Macky Sall, Aminata Touré s’est mise en retrait du groupe parlementaire de cette coalition en arguant de son opposition au 3e mandat.
C’est un vrai pavé dans la mare politique sénégalaise que l’ex-Première ministre Aminata Mimi Touré vient de jeter. Également ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental du Sénégal, l’ex-postulante au fauteuil de présidente de l’Assemblée nationale qui a mené la liste de Benno Bok Yaakar, la coalition favorable au président Macky Sall, lors des dernières élections législatives du 31 juillet a en effet annoncé son retrait du groupe soutenant le chef de l’État au Parlement. Et, comme si cela ne suffisait pas, elle a lié sa décision à son opposition à un troisième mandat présidentiel de Macky Sall.
Le 3e mandat : la cause principale de la mise à l’écart d’Aminata Touré
Aminata Touré, cheffe du gouvernement du président Macky Sall de 2013 à 2014, a justifié sa démission du groupe parlementaire présidentiel par sa mise à l’écart à la dernière minute du poste de présidente de l’Assemblée élue en juillet.
Elle a expliqué cette mise à l’écart par son opposition à une éventuelle candidature de M. Sall à un troisième mandat lors de la présidentielle de 2024. « La question centrale qui, au fond, est à l’origine de tout cela » est celle d’un troisième mandat, « impossible juridiquement, impossible moralement », a-t-elle dit à la presse.
Le sujet est appelé à dominer le débat ces prochains mois. M. Sall, élu en 2012, réélu en 2019, entretient le flou sur ses intentions en 2024. Une candidature risquerait de provoquer de vives tensions dans un pays considéré comme un îlot de stabilité dans une région troublée.
Des partisans de M. Sall défendent l’idée d’un troisième mandat en invoquant la révision constitutionnelle de 2016 qui aurait, selon eux, remis les compteurs à zéro, même si le nombre de mandats est limité à deux.
Le retrait de l’« accord ferme » donné à Aminata Touré : le détonateur
Aminata Touré a assuré qu’elle n’aurait pas conduit la liste présidentielle aux législatives en juillet sans un « accord ferme » avec M. Sall pour que lui soit attribuée la présidence de l’Assemblée. Le jour de l’élection du président, le 12 septembre, M. Sall l’a appelée 17 minutes avant l’arrivée de ses émissaires pour annoncer le choix de son candidat, Amadou Mame Diop. Ce dernier a été élu lors d’une séance chaotique.
Madame Touré a souligné sa « loyauté au président pendant plus de dix ans en dépit des nombreuses injustices qu’il [lui] a fait lui-même subir ». « La politique, ce n’est pas la ruse, l’abus de confiance et la préférence familiale », a-t-elle déclaré. « Comme président de l’Union (africaine), le président Macky Sall a l’obligation de donner l’exemple à l’Afrique.
Le président Macky Sall a l’obligation de respecter la Constitution à la lettre », a-t-elle dit. Madame Touré a dit qu’elle pensait « très sérieusement » à la présidentielle de 2024. En attendant, elle va rejoindre les non-inscrits. Sa démission du groupe laisse le camp présidentiel dans une situation délicate. Celui-ci n’avait conservé sa majorité absolue qu’à une voix près, à la faveur du ralliement d’un député d’opposition.
Par Le Point Afrique
* Titre source : Sénégal : mais où va le groupe parlementaire qui soutient Macky Sall ?