Le Président Ndjombor-Sène N’Diaye, brillant vainqueur de l’élection présidentielle de mars 2094, engrange une nouvelle victoire suite au référendum de septembre 2094 (oui 95%, non 4% et abstention 1%) : modification de la Constitution.
Le Sénégal devient une République fédérale avec la même devise : un peuple, un but, une foi. La nouvelle capitale du Sénégal est la ville de Tambacounda. Le service militaire est universel et obligatoire.
Mois d’octobre 2094 : proclamation de la République fédérale, laïque et sociale du Sénégal autour des 20 Républiques suivantes : Bambouk, Baol Boundou, Cayor, Djolof, Fouladou, Foulbe-Dieri, Fouta-Firdou, Fouta-Toro, Gabou, Lébou, Ndoukoumane, Niani, Saint-Louis, Saloum, Sine, Tivaouane, Touba, Sud, Walo.
En novembre 2094, les 15 oligarques sénégalais du gaz et du pétrole, avec leurs familles, prennent la navette Spacex de la base secondaire de dégagement et de lancement Elon Musk de Thiès pour aller s’installer sur la planète Mars.
En décembre 2094, les Forces armées sénégalaises comptent 500 000 soldats, la population, à 70%, a moins de 18 ans. Le service militaire est universel et obligatoire. La limite d’âge uniforme des militaires du grade de soldat à celui de colonel est fixée à 45 ans.
La ville de Lompoul abrite les 193 représentations diplomatiques et consulaires et est la ville de résidence des diplomates accrédités au Sénégal.
Lompoul devient après Nyc, Genève, la troisième ville de l’Onu, siège de la Commission multilatérale de gestion de l’«air que l’on respire». Lompoul, par une ligne hyperloop, est à 45 minutes de la capitale, Tambacounda.
Le président de la République tient son Conseil mensuel des ministres, en présentiel, à Tamba et organise la réunion hebdomadaire de son cabinet, en distanciel.
En janvier 2095, le Sénégal est la sixième puissance économique du monde. Le Sénégal reste le premier producteur mondial de lithium, de zircon et d’uranium. Les six premières universités du Sénégal caracolent dans les premières places du classement Shanghaï.
La vallée du lithium et du zircon, et de la nanotechnologie de Kédougou accueille les meilleurs ingénieurs et techniciens de toutes nationalités et d’horizons divers.
En juillet 2022, les élections législatives révèlent les indicateurs de vote ci-après :
Un vote régional, ethnique et affectif ;
Un vote local et religieux ;
Un vote urbain/rural, jeunes/vieux, cités/banlieues, hommes/femmes.
Les réflexes identitaires et communautaires, dans certains pays africains, incitent à tirer la sonnette d’alarme pour essayer de mieux attirer l’attention.
La volonté évidente ici étant d’appeler à la sagesse et à la prudence et de dire aux Sénégalais de ne pas jouer avec le feu de la stigmatisation d’une contrée, d’une région, d’un peuple, d’une race ou d’une ethnie à la suite de contentieux politiques qui seront, de toutes les façons, tôt ou tard, aplanis.
Je crois au génie des politiciens sénégalais. Ils sont très forts. Ils trouveront la solution.
Notre pays est encore sous des auspices bienheureux grâce à la volonté de bien faire de nos prédécesseurs et aux prières de nos saints et de nos ancêtres, et du travail acharné de quelques-uns d’entre nous. Mais de nos jours, survient l’imprévisible. Rien ne demeure définitivement acquis : la paix, la concorde et la solidarité doivent toujours régner ; mais à condition de voir la liberté, la Justice et l’égalité triompher pour toujours dans notre pays.
Car le Sénégal a traversé des périodes qui auraient été fatales à tout autre pays : l’éclatement de la Fédération du Mali, la crise institutionnelle et politique du 17 décembre 1962, mai 1968 (grève générale des élèves et étudiants, je me rappelle, j’étais en classe de quatrième secondaire ; l’année scolaire s’était arrêtée en fin janvier 1968), février 1969 (même scenario qu’en 1968 pour l’année scolaire et universitaire) ; j’étais surpris de me retrouver parmi les meilleurs élèves et de passer en classe supérieure après une scolarité qui n’aura duré que quatre mois (octobre, novembre, décembre, janvier) ; grève des policiers et licenciement de 6000 policiers (record du Guinness book unique dans les annales des Etats modernes), élection présidentielle de mars 1988, avril 1989 (contentieux avec la Mauritanie qui voit tout le commerce de détail, de demi-gros être arraché aux Mauritaniens qui en avaient le monopole pendant plusieurs décennies), mai 1993 (assassinat d’un juge constitutionnel), meurtres de policiers en face du siège de la Radiotélévision sénégalaise, naufrage du «Joola» en 2002 avec 2000 victimes au moins (record du Guinness book des catastrophes maritimes), enfin lutter pendant 40 années contre une rébellion tenace et coriace ; et réussir à maintenir les combats contre l’irrédentisme à un niveau de basse intensité, sans instituer un numerus clausus dans le recrutement des Armées, de surtout refuser dans les années 1990, la présence d’Operations de maintien de la paix de l’Onu en Casamance ! Ce qui fut une belle vision diplomatique stratégique. Nos diplomates sont aussi très forts.
Mais surtout réussir à vaincre, le 8 avril 2022, une rébellion sans les appuis et les aides de grandes puissances.
Mais il est également méritoire de faire comprendre que le Sénégal ne peut pas se passer d’un service militaire universel obligatoire. La masse critique de jeunes âgés de 18 à 38 ans est atteinte. Dans la seule région de Dakar, se réveillent tous les jours 500 mille jeunes de cette catégorie, sans emploi, sans qualification, inoccupés, au chômage, mais surtout… désespérés. Ils n’attendent rien du système actuel. Pire, ils veulent le casser. Ils sont deux millions sur l’ensemble du territoire national. Le défi pour le Sénégal, c’est donc de résoudre l’équation de la jeunesse.
C’est une catégorie de jeunes. Cette catégorie de jeunes, âgés de 18 à 38 ans, se distingue par une indépendance dans ses interactions sociales, politiques et économiques. Elle dispose de plus de liberté pour la sélection de ses accointances. Donc, elle s’identifie plus facilement aux personnes qui les appellent vers la lutte contre les systèmes politiques, économiques et sociaux auxquels elle ne s’identifie pas.
Et en face, les parents ont du mal à trouver un compromis dynamique entre le suivi vigilant et méticuleux et l’appui soutenu aux enfants adolescents ou adultes. Il n’est même pas rare de voir les enfants des tenants des régimes politiques en place, être fortement attirés par les appels des sirènes du large qui préconisent la révolte ; peut-être même violente si nécessaire. Pour ces derniers, le système doit disparaître. Dans la mesure où leur émergence et leur développement paraissent de plus en plus difficiles. En définitive, puisque ces jeunes âgés de 18 à 38 ans ne sont pas employés, et ils sont au chômage. Mais ils sont surtout désespérés. Alors, ils n’ont pas de «yaakaar». Un apport en vertus civiques et patriotiques pourrait atténuer la levée brusque de violence de cette jeunesse. Et alors, seul le système des Forces armées peut aider par une formation, en masse, accompagnée de modules sur le civisme et le patriotisme. Le dernier exemple le plus révélateur est l’épisode des 13 étudiants de l’Iam en voyage découverte en France et qui refusent de revenir au Sénégal. Et pourtant, ces jeunes sont du niveau du Master. Alors que penser de la vaste majorité, non scolarisée et sans qualification professionnelle ?
Les Forces armées fournissent des opportunités de qualification professionnelles qui durent 6 à 12 mois et 45 à 60 jours pour l’obtention du permis de conduire.
L’Arsm, l’agence alfa, les directions de service, les Armées de terre, de l’air et la Marine proposent l’opportunité exceptionnelle d’animer et de valoriser nos campagnes agricoles et nos mers si riches en produits halieutiques. Mais soyons clairs et précis, il ne s’agit point d’embrigader ou de caporaliser les Sénégalais, individus d’un Peuple si rétif aux mesures autoritaires. Il faut surtout noter qu’il ne s’agit que d’une alternative puisque depuis les années 1990, toutes les solutions possibles et imaginables ont été essayées.
Colonel El hadji
Alioune SECK
Usa naval Postgraduate School graduate