Entourée de collines rocailleuses, Sélibaby Capitale du Guidimakha est aujourd’hui une des villes les plus peuplées de Mauritanie .
Malgrè le départ d’une franche importante de sa population vers Nouakchott , et l’émigration vers l’Europe et les USA , la ville a continué de s’agrandir , recevant , sénégalais , maliens et autres ouest africains et des populations des villages pour divers raisons .
Les premières élections municipales en 1986 bien avant l’avènement de la démocratie pluraliste avaient suscité l’espoir . L’espoir d’une vie meilleure, d’une politique locale qui construirait des écoles, aménagerait des espaces verts , construirait un plan d’urbanisation véritable, offrirait des emplois à des jeunes .
Depuis Chaque élection locale, deux camps du pouvoir s’affrontent par alliés interposés .Quelque soit le vainqueur la main invisible de ces camps est toujours là.
Résultat des courses, une fois élu chaque maire ne devant son choix que par des combines politiques invisibles, déroule son propre agenda, même s’il est habillé du sceau du parti pour lequel il s’est présenté (majorité ou opposition).
Depuis qu’on élit les rues sont sales, les classes sont délabrées, le dispensaire et la PMI sont à l’étroit, les places du marché sont surbookées, les rues n’ont aucun sens de circulation , pas d’adressage des maisons, pas d’espace vert, pas de centre de loisir digne, pas de bibliothèque municipale. On a l’impression que nos élus croient dur comme fer qu’on est tenu de les élire et ils se comportent indifféremment des préoccupations des citoyens que nous sommes.
36 ans après malgré des progrès dans les domaines de l’habitat et l’hygiène de vie à cause surtout des apports de l’émigration et des dotations de l’état, la ville a perdu en sécurité et en quiétude .
Paradoxalement, jamais il n’ y a eu autant d’hommes de tenue à Sélibaby: commissariat de police nationale, groupement de la garde nationale, compagnie de gendarmerie nationale, sans oublier la région militaire. Sans compter la présence de juges, d’un tribunal flambant neuf.
Vers les années 80, racontent les anciens, les maisons n’avaient même pas de serrure, les moutons et autres animaux pouvaient divaguer à la grande place et les rues adjacentes. Les vols rares étaient surtout le fait d’étrangers, (dans le sens inconnus).
La jeunesse de Sélibaby jadis studieuse et engagée pour les travaux d’intérêt publique s’est relâchée de nos jours .
L’école ou ce qu’il en reste est devenue une garderie d’adolescents au bord de la déscolarisation. Le désœuvrement des jeunes fraichement déscolarisés, le manque d’infrastructures sportives, d’espace culturel digne, l’absence de perspectives pour tous ont fait naître des habitudes jusque là Inconnues.
Une partie de la jeunesse est devenue dépendante des drogues et du vol. La peur du gendarme, du policier qui habitait tout jeune s’est volatilisée .
Aujourd’hui à Sélibaby les voleurs sont rois. Les propriétaires sous la défensive doivent raser les murs. Les voleurs et autres délinquants n’ont plus peur de la police, qui «n’oserait pas les toucher» à cause des «droits de l’homme».
Et au nom de cette interprétation absurde, gare à votre téléphone, votre argent, votre or, vos objets de valeurs. Si vous possédez le minimum à Sélibaby, dans certains quartiers vous ne dormirez que d’un œil au risque de vous faire dépouiller. Même les moutons, chèvres que vous aviez à la maison sont devenus des proies de ces voleurs .
Ils n’hésitent pas à vous les prendre, la nuit, les égorger, se les partager dans différentes chambres «noires» réparties dans certains quartiers .
Cette ville que l’on pouvait sillonner de long en large le jour comme la nuit connait actuellement des zones où il est interdit de circuler à partir d’une certaine heure. Dans ces zones de non-droit règne un couvre-feu des voleurs.
Nos autorités doivent nous aider à vivre de notre labeur. Nous avons besoin de retrouver notre quiétude d’antan. Cela est possible, cela doit être possible .
Sélibaby 13/02/2022