Les équipes de surveillance de la réserve naturelle protégée mauritanienne Diawling, qui faisaient leur ronde d’inspection courante, ont assisté à un événement rare, jamais enregistré en Mauritanie : l’échouage récent d’une baleine (rorqual) de 22 mètres de long, non encore arrivé à l’état de décomposition avancée. Les investigations se poursuivent pour savoir qu’elles sont les causes de cette mort.
Après cette découverte, les scientifiques intéressés par la vie des baleines qui sillonnent le Pacifique, doivent changer de cap et prendre la direction de l’Océan Atlantique, au large de l’Afrique de l’Ouest notamment de la Mauritanie et du Sénégal, dans l’espoir d’affiner leurs recherches sur ces « poissons » de grande taille.
La Commission baleinière internationale (IWC) a validé et publié en mai 2015 un article faisant état de l’échouage sur la côte mauritanienne d’une espèce de baleine vivant jusque-là dans d’autres eaux de la planète plutôt que dans l’océan atlantique.
« La découverte que nous avons faite au large des côtes de la Mauritanie est un événement qui confirme, si besoin était, le caractère exceptionnel de la biodiversité de cet écosystème », affirment les chercheurs, auteurs de l’article.
Selon ce texte, les chercheurs ont identifié ce spécimen comme étant le Balaenoptera Omurai, une espèce dont le milieu de vie le plus proche connu est la zone indopacifique, située à plus de 18 000 km du lieu de cette découverte.
Mesurant 3,98m, la baleine a été retrouvée morte et en état de décomposition avancée à environ 7 km au sud de Chott Boul, près du parc national de Diawling.
Mais, l’absence de fanons sur le lieu d’échouage fait dire aux chercheurs que la baleine avait échoué morte, après avoir flotté pendant un certain temps en mer.
Compte tenu de son degré de décomposition, le sexe de l’animal n’a pas pu être déterminé ; tout comme l’autopsie ou une étude ostéologique n’ont pu être effectuées du fait des limites logistiques de l’équipe des chercheurs.
Quoi qu’il en soit, la préoccupation des scientifiques est maintenant de savoir si cet individu est un simple « vagabond » ou alors s’il fait partie d’une population vivant dans l’océan Atlantique et jusque-là méconnue.
« Il peut y avoir plusieurs causes à la présence d’un individu : un individu égaré, un transport sur la proue d’un navire suite à un choc accidentel, une population dans l’Atlantique », souligne Frédéric Marret, conseiller technique principal du programme « Biodiversité Gaz Pétrole » et co-auteur de l’article.
La baleine bleue ou rorqual bleu détient le record de l’animal le plus gros du monde et le plus lourd de la planète.
La baleine bleue est une espèce classée menacée par l’Union internationale de Conservation de la nature (UICN). C’est le plus grand animal vivant au monde pouvant aller jusqu’à 30 mètres de long pour environ 150 tonnes.
Entre 10 000 et 25 000 baleines bleues à travers le monde
Il est rare d’apercevoir une baleine bleue qui se trouve notamment les eaux d’Afrique australe. Selon le WWF, on enregistre seulement 10 000 à 25 000 baleines bleues à travers le monde.