Par l’accumulation d’arriérés et d’intérêts, le poids de cette créance vis-à-vis du Koweït avait décuplé et affectait l’image du pays auprès des investisseurs.
La Mauritanie et le Koweït ont clos, le 26 août, un conflit politico-financier vieux de trente ans. En effet, les deux pays ont signé un accord portant sur la restructuration de la dette de 82,7 millions de dollars que Nouakchott avait contractée dans les années 1970 pour indemniser les actionnaires de la Miferma nationalisée et pour renforcer les fonds propres de la Banque centrale de Mauritanie.
La Mauritanie avait suspendu ses remboursements en 1991 après avoir soutenu l’Irak, au moment où celui-ci avait voulu annexer le Koweït. Cette dette était devenu dormante, car le pays créancier refusait de négocier quoi que ce soit avec Nouakchott coupable à ses yeux d’avoir soutenu son envahisseur.
Ce fardeau potentiel pesait dans l’équilibre des comptes de la Mauritanie et nuisait à son image auprès des investisseurs.
Les gouvernements précédents ont entrepris, au cours des dernières décennies, de nombreuses démarches qui ne sont pas parvenues à trouver une solution satisfaisante pour les deux parties, avait affirmé jeudi dernier, à propos de cette restructuration de la dette koweitienne due à la Mauritanie, ’le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Ismaël Ould Cheikh Ahmed, lors d’une conférence de presse coorganisée avec ses collègues des finances et de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement.
L’accord signé entre la Mauritanie et l’Etat du Koweït porte sur la restructuration de la dette koweïtienne et l’annulation de 95% des intérêts accumulés sur plus de trois décennies et l’investissement du reste dans des actifs présentant des opportunités d’investissement profitables aux deux pays, a indiqué quant à lui, le ministre des Finances, M. Mohamed Lemine Ould Dhehbi, selon lequel, le principal de la dette soit 82 707 600 $ sera remboursé sur une période de 20 ans, y compris un délai de grâce de deux ans, et à un taux d’intérêt annuel de 0,5 %.
La valeur réside d’abord dans le taux d’annulation de 95 % ; taux qui dépasse celui des deux initiatives de restructuration de la dette les plus connues, a ajouté le ministre au sujet des avantages obtenus en vertu de cet accord, mettant en exergue les effets engendrés par ce dossier, resté, malgré le niveau excellent des relations entre les deux pays, en veilleuse pendant les trois décennies passées.
« Cette dette passive a aussi affecté la confiance dans la capacité du pays à faire face à ses obligations et a affaibli les indicateurs de capacité d’endettement de notre pays », a-t-il fait remarquer, a-t-il poursuivi.
S’agissant des origines de la créance, le ministre des finances a précisé qu’elle a été contractée dans les années soixante-dix du siècle dernier, et se compose de deux prêts et d’un dépôt auprès de la Banque centrale de Mauritanie :
1- Un prêt de 46 millions de dollars pour l’indemnisation des actionnaires lors de la nationalisation de la Miferma ;
2- Un prêt de 4,5 millions de dollars pour financer la participation de la SNIM dans le capital de la Samia ;
3- Un dépôt auprès de la Banque Centrale de Mauritanie d’un montant de 36 millions de dollars.
« Le montant principal de cette dette s’élève actuellement à 82 707 600 USD. Ce montant dont le paiement a été suspendu il y a environ 30 ans n’a fait l’objet d’aucune restructuration dans le cadre des initiatives d’allègement ou d’annulation passées », a-t-il conclu.
Jeune Afrique et AMI
: