Le défi posé par la recrudescence de l’insécurité urbaine en Mauritanie a dominé la 3ème réunion du genre du gouvernement bis du Premier ministre Mohamed Ould Bilal, réaménagé fin mai dernier.
Le premier responsable de la sécurité dans le pays, en l’occurrence le ministre de l’intérieur Mohamed Salem a présenté au cours de ce conclave gouvernemental une communication sur le sujet, à savoir la problématique de la sécurité urbaine et les mesures urgentes à prendre ainsi que les perspectives à définir.
Objectif : dresser un état des lieux de la situation sécuritaire en Mauritanie, notamment les causes du phénomène d’insécurité en milieu urbain et de proposer des mesures à court, moyen et long termes susceptibles d’améliorer la situation.
Cette prise de conscience du défi sécuritaire intervient après une série de crimes qui ont instauré une grande psychose en Mauritanie notamment dans la capitale Nouakchott.
Elle intervient aussi après une visite effectuée par l’homme fort de Nouakchott aux unités chargées d’assurer la sécurité au niveau de la capitale ainsi qu’après une réunion de l’état-major de la sureté nationale en présence des directeurs centraux et régionaux et des commissaires de police opérant au niveau des différents cercles sécuritaires de Nouakchott.
Le fait marquant de cette criminalité grandissante est particulièrement l’horrible meurtre du professeur Mohamed Salem ould Elouma par un gang armé, lequel pisté et arrêté, avait semble-t-il agi sous l’emprise de produits psychotropes.
D’autres délits criminels avaient été également enregistrés à plusieurs endroits de la ville.
Il a été constaté également au cours de ces dernières semaines, des tentatives fréquentes d’infiltration de la drogue, de l’alcool et du whisky du Mali et du Sénégal.
A titre d’exemple, la gendarmerie a immobilisé le mercredi 9 juin 2021, un véhicule léger transportant 252 bouteilles et canettes de boissons alcoolisées.
L’instruction avait conduit à l’arrestation du chauffeur et d’une ressortissante africaine, suspectée d’avoir loué les services du véhicule pour acheminer cette cargaison à Nouakchott en passant par Rosso.
Des partis politiques avaient également brisé le silence pour dénoncer l’inaction des autorités devant cette recrudescence alarmante de l’insécurité.
« Constitués, en majorité, d’adolescents et de jeunes enfants, ces gangs agissent sous l’effet de la drogue dont la consommation massive se répand partout, en particulier dans les milieux défavorisés et dont la vente se fait, désormais, à ciel ouvert, dans les commerces et devant les écoles… », indique un communiqué publié par ces partis de haute audience populaire.
Le confrère et portail Cridem évoque pour sa part à ce propos, la naissance d’une campagne pour dénoncer la multiplication de l’insécurité dans le pays, illustrant par les noms de victimes tuées le phénomène et rappelant la grande manifestation organisée la semaine dernière à Nouakchott pour réclamer davantage de sécurité après du professeur précité.
Il s’agit pour les forces vives de la Nation de mettre le maximum de pression sur le pouvoir pour activer son système sécuritaire demeuré jusque-là inefficace, comme en atteste cette série de meurtres enregistrés au cours de ces derniers mois au niveau des villes de Nouakchott et de Nouadhibou et ironie du sort, pendant les heures du couvre-feu.
Reste à savoir si cette sortie du gouvernement sera suivie d’actes concrets et de résultats probants où ne sera que de la poudre aux yeux et une promesse à inscrire au menu de ces engagements pris pendant les moments de crise et restés lettre morte.