Nos liens avec Rabat et Alger n’ont jamais été aussi bons, dixit le Chef de la diplomatie mauritanienne.
Alors que les relations entre Rabat et Nouakchott ont connu quelques accrocs ces derniers mois, Ismail Ould Cheikh Ahmed, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, réaffirme sa bonne entente avec son voisin marocain.
Jeune Afrique : Vous avez été reçu le 24 mai à Rabat par votre homologue marocain Nasser Bourita. Pourquoi votre visite dans le royaume, initialement prévue le 27 mars, avait-elle été annulée ? L’entretien, le 24 mars à Nouakchott, entre Mohamed Ould Ghazouani et Bachir Mustapha Sayed, le responsable des affaires politiques du Polisario, en est-il la cause ?
Ismail Ould Cheikh Ahmed : Depuis le début des années 1980, nous recevons régulièrement des leaders politiques sahraouis de passage à Nouakchott, à l’instar du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, il y a quelques mois. Par ailleurs, ma visite n’a pas été annulée mais reportée, le moment n’était pas opportun en raison de la pandémie. Nos relations avec le Maroc, mais aussi avec l’Algérie, n’ont jamais été aussi bonnes.
JA : Comment sortir du conflit au Sahara ?
IOCA : Notre conviction est la suivante : la solution est pacifique. Nous avons très clairement fait comprendre à nos amis du Polisario que nous désapprouvons la fin du cessez-le-feu. Tout ce qui peut mener à un conflit n’est pas une bonne chose. Il faut se tourner vers les Nations unies. Nous demandons encore une fois au secrétaire général de nommer un envoyé spécial et de ramener les parties à la table des négociations. La Mauritanie ne joue pas un rôle de médiateur, mais elle maintient sa position de neutralité positive.
JA : La poursuite des visites officielles entre Nouakchott et Rabat est-elle en discussion ?
IOCA : Absolument, d’ailleurs nous préparons actuellement la Commission militaire mixte. Il y a eu plusieurs échanges ministériels des deux côtés et ça va continuer. Le flux des échanges entre nos deux pays est énorme, dans les domaines de l’éducation – il y a beaucoup d’étudiants mauritaniens au Maroc, malgré la pandémie – et du commerce. Cela va s’accentuer et s’améliorer.
Jeune Afrique