Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé jeudi une « transformation profonde » de la présence militaire française au Sahel et la mise en place d’une alliance internationale antijihadiste dans la région.
« À l’issue de consultations (…), nous amorcerons une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel », a-t-il dit lors d’une conférence de presse, annonçant la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la mise en œuvre » « d’une alliance internationale associant les États de la région »
5100 soldats français sont aujourd’hui déployés au Sahel pour lutter contre le djihadisme.
Ces annonces s’inscrivent dans la volonté politique déjà esquissée par le chef de l’Etat de réduire à moyen terme la présence militaire française dans la zone. Il prône un « changement de modèle », pour « permettre une opération d’appui aux armées des pays qui le souhaitent et la mise en œuvre d’une alliance internationale concentrée sur la lutte contre le terrorisme ».
Le détail de ces annonces devrait être dévoilé prochainement, dans le cadre de la coalition pour le Sahel.
« Evidemment la France n’a pas vocation à rester éternellement au Sahel (…). Il est vraisemblable qu’il faille adapter le dispositif Barkhane », déclarait pour sa part peu de temps avant le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en déplacement à Abidjan, sans plus de précisions. L’engagement militaire français au Sahel était au menu d’une réunion du Conseil de défense mercredi. Paris déploie quelque 5100 soldats contre les djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, un soutien de taille aux armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.
La France a déjà annoncé le gel de ses opérations conjointes avec l’armée malienne pour condamner le coup d’Etat et soutient les pressions internationales exercées par la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine pour pousser les autorités maliennes à organiser une transition vers un pouvoir civil et des élections en 2022.