Au Nom de Dieu, le Clément et le Miséricordieux qui a affirmé dans le Saint Coran « Oh humain, nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et nous avons fait de vous des nations et des tributs pour que vous vous entre-connaissiez, le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux, Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur », (Sourate Al Hujurat, verset 13). Paix et Salut sur le sceau des Prophètes qui a déclaré, « Aucun de vous ne croit jusqu’à ce qu’il aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même », Rapporté par Anas Bin Makki.
Chers frères et sœurs, Camarades distingués
L’ouverture du 4ème congrès de Tawassoul, parti porteur d’espérance, me donne l’occasion de m’adresser aux frères et sœurs, militants infatigables de notre lutte. L’objectif premier est de souhaiter une bonne entame au congrès et plein succès à vos travaux. Le second objectif est l’impérieux rappel à notre instance dirigeante, qui est le congrès, de la situation particulière de notre pays, cible prioritaire de notre engagement actuel. Lequel d’entre nous, chers congressistes, ignore les multiples défis qui enserrent la gorge de la Mauritanie, tirée à hue et à dia par des provocations identitaires, économiques, politiques et sociales orchestrées par un système, encore inassouvi qui secrète des régimes dont les acteurs jouent à celui qui nuira le plus à notre pays.
Les politiques aventurières dans lesquelles ils ont engagé la Mauritanie ont eu pour principale retombée de nous conduire au bord du précipice. Comment Tawassoul a fait face à une situation aussi délétère ? Notre parti, s’est-il souvenu de nos principes fondateurs et du socle islamique de notre République ? Oui, chers frères congressistes, c’est bien ce pays qui clame, urbi et orbi, sur toutes les tribunes du monde, son « islamité » qui a, depuis les indépendances, bafoué, pour ne pas dire concassé, la dignité humaine chez certains citoyens, détruit le vivre ensemble prôné par l’islam et enterré les valeurs cardinales de tolérance, de partage et de respect de son prochain chères à notre sainte religion.
Une communauté, celle des négro-africains, endure, depuis plusieurs décennies, ces politiques d’exclusion : outre d’être tenus à l’écart des rouages de l’État, donc hors des circuits de décision, les négro-africains sont persécutés au quotidien, humiliés sur le sol de leurs ancêtres et marginalisés crescendo par chaque nouveau régime faisant de leur exclusion totale son crédo. Ironie du sort, ces actes macabres de « décitoyennisation » des noirs sont légitimés par des prétextes religieux, loin de correspondre aux vues de l’islam.
Les exécutions extra-judiciaires, les déportations, les mutilations ne sont-elles pas en porte à faux avec le dernier sermon du prophète Mohamed (PSL) qui réitérait qu’un arabe n’est aucunement supérieur à son frère non arabe et inversement et que tous les hommes naissent d’Adam et d’Ève.
Quelques semaines avant notre congrès, l’actuel commandant de bord du système a ratifié, par fait du prince, un projet de loi consacrant l’arabisation totale de notre système éducatif. L’ambition des auteurs d’une telle option n’est guère dissimulée : ils veulent, ni plus ni moins, gommer les cultures et langues fondant la diversité mauritanienne. Dieu, dans son immensité, avait bien exhorté à la vénération de ces différences en affirmant : » Et parmi Ses Signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos langues et de vos couleurs.
Il y a en cela des preuves pour les savants. » (Le Coran Sourate Les Romains, verset 22) Seule la corporation des mécréants ignore encore ce profond message divin.
Tawassoul, notre parti, dont l’obédience islamique n’est ignorée de personne, devra, de plus en plus, s’impliquer car des forfaitures incommensurables se superposent, exigeant de chaque parti conséquent en Mauritanie des actions qui ne peuvent plus attendre. Notre parti a une partition à jouer et il peut être à la hauteur d’une telle ambition.
C’est ainsi que nous devons prendre le contre-pied de toutes les décisions scélérates creusant le fossé entre nos différentes communautés. Nous sommes tenus aussi par l’impérieux devoir d’exiger l’officialisation de toutes les autres langues du pays (Soninke, Oualof et Pulaar) au même titre que l’Arabe, la mise en route immédiate d’une discrimination positive afin de corriger les disparités criardes, de tendre à plus d’équité et enfin de revendiquer une justice pour toutes les victimes des années sombres de notre histoire.
Tawassoul doit également oeuvrer à l’instauration d’une commission d’enquête pour situer toutes les responsabilité dans les actes barbares commis contre les négro-africains, durant les longues années de plomb.
Votre camarade, Bâ Chérif, votre frère en Islam, a la conviction, qu’au cours de ce congrès, vous ferez sauter un verrou.
L’entrée de Tawassoul dans l’histoire de ce pays sur les rotules est, hélas, à ce seul prix.
C’est pourquoi l’initiative d’un grand pôle de l’opposition, théorisée par Tawassoul, rencontre notre totale adhésion et nous savons d’expérience qu’elle est la voie royale pour nous ouvrir à cette alternance, vœu caressé par toutes les composantes de notre pays.
Merci, très chers compagnons de lutte, de méditer sur ces deux versets de coran…. « Pensiez- vous que nous vous avions créés sans but, et que vous ne seriez pas ramenés vers Nous… » , « .. Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu’elle aura acquis. Et ils ne seront point lésés…. »
Très bonne fin des travaux
Chérif Bâ
Ancien candidat à la députation de Tawassoul, Département de M’Bagne