Comme à l’accoutumée, le Sénégal à déjà l’esprit préoccupé par la fête de l’’Aïd al-Adha 2021 dont la célébration, qui coïncidera selon les astrologues avec le lundi 19 juillet ou mardi 20 juillet, suivant l’observation du croissant lunaire des musulmans à travers le monde, reste encore lointaine.
C’est ce qu’on peut déduire de la visite effectuée actuellement à Nouakchott par le ministre sénégalais de l’Elevage et des Productions animales, M. Ali Saleh Diop.
Un séjour à travers lequel Dakar tient à montrer, au moment, où aucun Etat ne pense encore à l’Aid El Kebir, que les grandes batailles se préparent à l’avance, et que pour réussir à tous les points de vue la prochaine cette commémoration religieuse très chère au pays du Teranga, il ne faut attendre les derniers moments et ses mauvaises surprises.
C’est d’autant vrai que la Tabaski est la bombe sociale qu’il faut chercher à tout prix à désamorcer avec le maximum dextérité au risque de provoquer la colère d’un peuple pour lequel, l’Aid El Kebir doit être célébré sans retenue.
La visite effectuée par le ministre sénégalais à Nouakchott intervient selon une source officielle mauritanienne, dans le cadre des rencontres périodiques entre les deux pays frères pour la préparation de l’opération d’importation de moutons pour la fête bénie de Tabaski, par le Sénégal.
« Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, le geste du sacrifice prend encore une dimension sociale, sociologique et psychologique, particulière et sans équivalent », écrivait en juin 2020, « afrique.le360.ma », selon lequel « au Sénégal, l’importance de la célébration de la grande fête musulmane de Tabaski est centrée sur un animal, le mouton, à sacrifier le jour J».
Et d’ajouter : « dans la mesure des moyens, il s’agit d’un gros bélier, perpétuant ainsi le geste biblique, puis coranique, d’Abraham envers son fils aîné ».
La Mauritanie avait fourni l’année dernière aux marchés du Sénégal 450.000 moutons de sacrifice pour la grande fête musulmane de Tabaski, alors que les besoins du marché sénégalais en moutons de sacrifices étaient estimés à 700.000 têtes ces dernières années.
L’approvisionnement est assuré grâce à l’apport de centaines de milliers de bêtes venant du Mali et de la Mauritanie.
Le Premier ministre mauritanien Mohamed Ould Bilal a accordé quelques heures après une audience à l’hôte sénégalais, apprend-on de sources officielles.
Le ministre sénégalais a fait à sa sortie d’audience une déclaration dans laquelle il a révélé l’exonération du président sénégalais Macky Sall de la traversée des bêtes destinées aux sacrifices de la Mauritanie au Sénégal de toutes les taxes pendant une durée de 90 jours dont 45 jours avant la Tabaski et 45 jours après.Nous avons été également chargés de sécuriser l’accès à l’eau et les conditions du transport de ces sacrifices ainsi que d’assouplir les mesures liées aux contrôles routiers afin d’assurer une circulation fluide des sacrifices permettant à cette fête religieuse de se dérouler dans d’excellentes conditions, a-t-il ajouté.
Le séjour du ministre sénégalais comporte par ailleurs un autre but, à savoir la signature de la Mauritanie et du Sénégal d’un accord dans ce cadre dont toutes les mesures qui s’y rapportent avaient été prises au cours d’une précédente réunion avec son homologue mauritanien.