On peut affirmer aujourd’hui, après le verdict relatif au dossier de la décennie de corruption, que l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz est sorti de ce procès plus affaibli que jamais et que la plupart des cartes qu’il a en main, au cas où il tiendrait à jeter un pavé dans la mare politique mauritanienne, ont été grillées.
Son isolement par les autorités des milieux politiques et sociaux, donc son inéligibilité d’une part et l’échec de son collectif de défense dirigé par Me Mohameden Ould Ichedou, à assurer son innocence et à convaincre l’opinion publique que sa richesse était naturellement acquise, sont des facteurs de plus qui corroborent cette fragilité de l’ex homme fort de Nouakchott.
Cependant, la peine légère qu’il a écopée montre que les autorités n’ont pas l’intention de continuer à le persécuter et à le sanctionner. Les options cartésiennes pour son cas semblent alors limitées aux hypothèses suivantes :
– Confirmation de la décision judiciaire d’emprisonnement de 5 ans et son placement en prison pour purger sa peine, qui devra s’achever au milieu de la seconde moitié du second mandat du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, si dernier parviendra à assurer un plébiscite au cours de la présidentielle de 2024, lui permettant de succéder à lui-même .
– La grâce avant la fin de la peine : Il s’agit d’une décision très attendue, qui sied parfaitement à la personnalité du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et aux peines légères qui ont été prononcées en son nom, quoique l’on s’attend à ce que cette faveur ne se fasse pas dans la précipitation
Autre élément du portrait : Ould Abdel Aziz sera-t-il prêt à tourner une nouvelle page s’il sort de prison, ou se lancera-t-il dans un activisme sur fond de vengeance de son ancien compagnon d’armes ?
It’s the question ?
Avec El Fikr Online