On ne présente pas la déportation aux mauritaniens, dés lors où ils ont vécu le pire de ses feuilletons dans l’histoire récente du pays et endurent encore les séquelles.
Une déportation organisée au cours des années de braises, non seulement marquées par des exactions sauvages de tout genre, mais également élargies à des expulsions manu militari massives de citoyens de leur bercail vers le Sénégal et le Mali.
Certains mauritaniens négromauritaniens avaient même fuit les villes, les villages et les champs, afin d’échapper à la puissante chasse à la sorcière menée par leurs compatriotes issus des autres communautés sous le regard indifférent voir l’incitation des autorités de l’époque.
Malheureusement, les mauritaniens assistent aujourd’hui, au grand dam de l’opinion, à une autre forme de déportation, certes physiquement non violente, mais moralement traumatisante, injuste et même raciste, dés lors où ce sont des centaines de familles haratines qui sont expulsées du quartier chic de Tevragh-Zeina de Nouakchott vers la périphérie de la capitale.
Des voix se sont élevées pour dénonceravec virulence cette violente campagne qui porte fortement préjudice à la réputation du président Ould Ghazouani, tant chez le peuple, les partis politiques que les organisations dont l’APP de Messaoud Ould Boulkheir et le Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même.
Une campagne de déportation diligentée par le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, pour semble-t-il, plaire aux riches et à l’aristocratie aux dépens de familles démunies qui s’efforcent de nourrir l’espoir et de contenir leur colère dans les nouveaux maîtres du pays, face à la persistance des inégalités et l’injustice continue.
Le comble du scandale dans cette déportation est qu’elle est pilotée avec détermination, par un ministre censé comprendre plus que d’autres les souffrances des victimes et qui se défend de toutes ses énergies pour convaincre sur une campagne d’expulsion qui doit plutôt conduire à son limogeage immédiat et à l’arrêt systématique de cette ségrégation à cachet foncièr.
L’autre injustice consécutive à cette déportation est que les familles expulsées, connues pour être des ménages aux bas revenus, se retrouveront, au terme de cette expulsion déshonorante, à près de 15 km de leur lieu de travail, dés lors où ils exercent en majorité les métiers de dockers, de vidangeurs, plombiers, électriciens, plantons, ouvriers, maçons, vendeurs de légumes.
Ce qui revient à dire des professions totalement absentes dans leur nouvelle zone d’accueil et qu’en conséquence, ils seront contraints de dépenser plus d’argent et de temps pour poursuivre leurs activités de survie dans le centre ville.
Oui il est temps de stopper immédiatement cette déportation avilissante et dégrandante des familles haratines dont des centaines de milliers avaient été déjà expulsées au cours de ces dernières années des centres névralgiques de la capitale alors que l’unité que les ministres mauritaniens vantent et défendent à toutes les occasions ne peut se faire en sacralisant la politique de la division comme illustrée aujourd’hui par cette expulsion des haratines.