Le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, a accordé un interview avec certains médias privés dont le rénovateur. Voici l’extrait sur la question de l’enrôlement.
Le Rénovateur Quotidien : Des voix continuent de s’élever dans certains milieux des droits de l’homme et largement à travers les réseaux sociaux, mettant en cause l’enrôlement biométrique à « double vitesse » qui bloque l’accès à l’état civil à la majorité des négro-africains établis en Mauritanie et à l’étranger sans exception, dans les bureaux des registres sécurisés. Cette situation est également dénoncée régulièrement par les victimes des événements de 1989 revenus du Sénégal ou encore restés dans ce pays. L’Etat mauritanien n’a -t-il pas un devoir de redevabilité vis-à-vis de ces milliers de citoyens privés de leurs droits ?
Mohamed Ould Cheikh El Ghazoauni : Je dois rappeler que dans le cadre de l’opération d’identification des populations, j’ai engagé, lors du conseil des ministres tenu le 12 juillet dernier, le Gouvernement à davantage d’implication dans la campagne de sensibilisation pour assurer la réussite de l’opération d’enrôlement des populations.
Dans le cadre de nos efforts visant à rapprocher l’administration des citoyens afin qu’ils bénéficient de l’ensemble des services administratifs dans la célérité, l’équité et la transparence, nous avons tenu à ce que cette campagne qui vient compléter le processus démarré en 2011, aille vers les populations qui ont des difficultés à accéder à l’état-civil lequel est un droit fondamental de tout citoyen et dont dépend la jouissance de nombreux droits.
Le Gouvernement est résolument engagé à mettre en place tous les moyens nécessaires afin que l’opération soit couronnée de succès.
Cette campagne qui couvre toutes les communes du pays, est conduite suivant un processus qui associe les imams, notables, et autres personnes ressources. Elle a permis jusqu’ici l’enrôlement de plus de 238.000 personnes et je peux vous assurer que tout sera mis en œuvre pour que chaque citoyen mauritanien soit biométriquement enrôlé.
Sur la restriction à la liberté et à la manifestation, le président a ajouté que le droit de manifester, le droit de protester et la liberté d’expression sont garantis par la constitution et les lois, mais en même temps ils sont réglementé, restreint et contrôlé par les lois.
Il a déclaré : « Plusieurs manifestations, marches et protestations ont été organisées sans crainte ni restrictions parce qu’elles ont simplement respecté les procédures légales en vigueur. En revanche, si l’organisation des activités sont interdites, c’est soit parce que les conditions légales ne sont pas réunies ou constituent une menace directe pour la sécurité et la tranquillité publique ».