Il y a quarante jours, la Mauritanie clamait haut et fort ses profondes réjouissances pour le choix de l’un de ses citoyens fonctionnaires internationaux pour diriger le commandement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Commentant la nomination du diplomate mauritanien El-Ghassim Wane à la tête de cette force onusienne, Nouakchott justifiait cette appréciable percée dans les hautes sphères internationales par la compétence avérée des cadres mauritaniens et leur aptitude à bien rivaliser leurs pairs d’autres cieux aux postes régionaux et internationaux.
Aujourd’hui, la diplomatie mauritanienne, d’ailleurs chapeautée par un brillant cadre de la politique extérieure et ex Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, en l’occurrence Ismail Ould Cheikh Ahmed, est comblée de bonheur, après le choix porté sur Ahmedou Ould Abdellah, pour occuper le poste d’Envoyé spécial de la Francophonie chargé du suivi de la situation en République du Tchad.
Ce sacre est le fruit des efforts incessants faits par la Mauritanie pour renforcer la présence effective des compétences nationales sur la scène internationale, indique un communiqué publié par les affaires étrangères mauritaniennes.
Et d’ajouter à propos de Ould Abdelllah, la Mauritanie estime que son citoyen n’a point démérité cette confiance accordée par l’OIF, qui traduit à bien des égards ses grandes compétences et la richesse de son expérience au niveau national et international, lui souhaitant plein succès dans ses nouvelles missions.
Coïncidence ou pure hasard, le chevronné fonctionnaire international Ahmedou écrivait juste avant sa nomination au poste d’Envoyé spécial de la Francophonie chargé du suivi de la situation en République du Tchad, sur ce pays en ébullition depuis le décès de son Maréchal président Idriss Déby Itno.
Sous le titre « Sahel, sans le Président Déby », Ould Abdallah dressait un portrait on ne plus parfait sur le très dangereux volcan en train de se réveiller au Sahel en disant :
« Face aux difficiles transitions du Mali et du Tchad, à la fragilité intrinsèque du front anti-terroriste et aux ambitions sahéliennes de nouveaux acteurs internationaux, une sortie de crise rapide dans au moins un des deux pays, constituerait un succès considérable pour les états du Sahel, leurs voisins et leurs partenaires européens et américains.
Une crise qui dure s’enracine davantage et mène à plus de corruption, plus d’exodes internes, plus d’émigrations et finalement plus de crises.
Avec la disparition d’Idriss Deby, sept mois après le renversement du président Keita au Mali, les inquiétudes quant à la stabilité de la région devraient aussi être liées à leur gouvernance et pas qu’uniquement au seul terrorisme islamiste.
Au Sahel, à la croisée des chemins, les choix politico militaires doivent et peuvent aussi être de raison ».
L’OIF s’est-elle épargnée les incertitudes de la quête d’un expert, en voyant dans ce portrait les qualités d’un expert en la matière et pur produit du Sahel et de la sous-région pour pouvoir lui apporter les meilleurs et les plus urgents remèdes.