Le Figaro s’est entretenu avec le Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Parmi les questions posées à l’homme fort de Nouakchott dans cet entretien, se trouve son point de vue sur le sentiment antifrançais manifesté au niveau de certains Etats du G5 Sahel dont il est le président en exercice. Voici sa réponse : J’entends d’abord un populisme virulent qui n’est pas propre à l’Afrique, mais qui s’exprime partout sur la planète.
Ce populisme, que personne ne maîtrise, est largement amplifié par les réseaux sociaux. Pour ce qui est du sentiment antifrançais, il n’y a pas, à mon sens, à proprement parler, de sentiment antifrançais. Je parlerais plutôt de malentendus de parcours, comme il en existe parfois entre amis de longue date.
J’explique cela par des attentes, que je juge excessives, de certaines populations africaines vis-à-vis d’un pays historiquement ami. Certes, le passé ne passe pas toujours, mais, selon moi, l’Afrique attend trop de la France.
Et puis, attention, il existe, parallèlement à cela, une insatisfaction des opinions africaines sur la gestion des affaires publiques en termes de gouvernance et de démocratie dans nos pays.
Le mécontentement vise donc deux destinataires. J’ajoute que ce sentiment dit «antifrançais» ne se manifeste pas en Mauritanie, car le respect et l’amitié ont toujours présidé aux relations entre la France et mon pays.