Les mauritaniens sont de grands « joueurs de feu », n’ayant pas ou peu conscience de leurs actes irréfléchis, qui exacerbent indirectement leurs difficiles conditions de vie.
Fumer entre les herbes sèches ou allumer un feu pour boire un verre de thé, sans prendre la peine d’éteindre les foyers, sont le lot quotidien des nomades, notamment des bergers mais aussi des chauffeurs et plus particulièrement des camionneurs dont la potion magique pour lutter contre le sommeil et de s’arrêter sous l’ombre des arbres et de préparer un verre.
Avec une telle mentalité arriérée et incivique, on comprend quand même pourquoi des centaines de milliers d’hectares de pâturages sont détruits chaque année par les feux de brousse, pour un vaste territoire, pas suffisamment arrosé et où l’essentiel du Cheptel paitre dans le Sud et l’Est de la Mauritanie, s’il n’est pas contraint en période de soudure, de traverser la frontière vers les espaces verts du Mali.
Dans sa communication présentée le mercredi 6 octobre courant, la ministre de l’environnement et du développement durable Mme Mariem Bekaye a en partie brossé devant les membres du gouvernement le désastre que représente les feux-de brousse pour le potentiel naturel nationale en fourrages , que son Département se démène de toutes ses forces pour limiter.
300.000 hectares de pâturages ont été détruits au niveau de sept wilayas agro-sylvo-pastorales du pays, a-t-elle révélé, à l’occasion de son exposé sur la campagne nationale de protection des pâturages, soulignant que 80% de ces feux, sont localisés à Bassiknou au Hodh Chargui.
La plupart des feux de brousse résultent de facteurs humains, a-t-elle mis en exergue à ce propos la ministre.
Ville à l’extrême Est de la Mauritanie, Bassiknou c’est aussi la capitale des réfugiés Touaregs et maliens en Mauritanie, dont le train de vie saharien pourrait expliquer en partie, cette appréhension pour le vert et par conséquent une sorte d’imprudence et d’inconscience de l’importance de la préservation de l’écosystème.
Les Touaregs sont réputés aussi pour être des nomades par excellence, que la pipe, la cigarette et le thé ne quittent point.
Autant de facteurs qui favorisent le risque d’incendie et qui pourraient expliquer relativement cette drôle concentration des 4/5 des feux de brousse dans cette moughataa mauritanienne à majorité touargue.
Toujours sur ce sujet, la MEDEE dira que la prochaine campagne va consacrer une grande partie de son intervention à la wilaya du Hodh Chargui choisie sur la base des analyses faites à partir de la cartographie réalisée par le département », précisant qu’elle se déroulera en deux phases, avec une enveloppe globale de 70 millions d’ouguiyas.
La seconde étape de cette campagne consiste à mettre en place des kilomètres de pare-feu, a-t-elle dit, précisant que la maîtrise d’ouvrage a été déléguée à la Société nationale d’Aménagements et des Travaux (SNATT), rappelant que sur 12 450 kilomètres de pare-feu prévus, seuls8200 km ont été aménagés.
Interrogée sur l’interdiction de l’usage du sachet en plastique, la ministre a déclaré qu’un processus est en cours pour réviser la réglementation, car des insuffisances ont été constatées.
A propos des produits chimiques par les industriels, la ministre a déclaré que son département œuvre, avec le ministère des Mines, pour trouver les voies et moyens d’en contrôler l’importation et l’usage.
Elle a rappelé en outre, que toutes les entreprises établies en Mauritanie, dans le secteur minier, sont tenues de respecter les conclusions de l’étude d’impact environnemental qui est un préalable avant l’octroi de licence.
Réagissant sur une question relative aux dégâts causés par la société Eiffage, en termes de dégradation de l’environnement, dans le cadre de ses activités en Mauritanie, la ministre a indiqué qu’en plus de la réalisation de l’étude d’impact environnemental, le groupe Eiffage a versé une garantie avant l’octroi de licence.