La prolifération des sites Web en Mauritanie et la quête du scoop, du sensionnel et de l’exclusif, sont des facteurs dont la conjugaison a fini à la longue par compromettre l’éthique et la déontologie, ces valeurs d’antan de la profession de journaliste, faisant au fur et à mesure perdre au quatrième pouvoir ses qualités que résument ces deux mamelles.
Dans la foulée de cette dérive continue et incontrôlable, il n’est pas surprenant de trouver un site qui verse dans l’éloge d’un ministre ou d’un haut gradé, au moment où un autre le critique sans ménage, au point de susciter des interrogations sur l’authenticité de ses écrits.
Tout se passe alors, devant l’indifférence des autorités, d’où la poursuite des sites de leurs chamailleries, pourvu que le plus vile gagne !
Le plus drôle dans cette perte de valeurs déontologiques est quand un site brosse un tableau reluisant d’un haut responsable et que le lendemain il jette son dévolu sur ce même haut fonctionnaire, pour avoir refusé de mettre la main à la poche ou de donner un carnet de gasoil..
C’est semble-t-il à cette anarchie que le gouvernement veut mettre fin à travers l’adoption ce mercredi 6 octobre 2021 d’un projet de décret définissant le service de presse en ligne.
Il s’agit d’un projet de décret visant à règlementer les sites web, en comblant un vide juridique prévalent et qui définit la presse en ligne.
Il y a bien de noter à ce propos que les blogs et les pages sur les réseaux sociaux ne sont concernés par ledit projet de décret.
« Il n’est pas question de contraindre les journalistes mais de réglementer leur activité et qu’il y a un minimum requis : la presse en ligne doit être déclarée auprès du procureur de la République, immatriculée au niveau du ministère chargé de la communication et elle doit employer des journalistes professionnels », a affirmé, à ce propos le ministres de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. Moktar Ould Dahi.
Le ministre a confirmé cette soumission du service de presse en ligne au régime déclaratif, à l’occasion de la séance des commentaires faits par des membres du gouvernement des résultats du Conseil des ministres, organisé quelques heures auparavant.