Courage n’est pas suicide n’est-ce pas ?
Beaucoup de ceux qui veulent mon retour en Mauritanie travaillent pour le pouvoir. Je ne reviendrais pas en terre arabe pour qu’ils me colonisent encore. Je reviendrai sur un morceau de terre libéré de mon cher Tekruur
Vous avez compris, leur seul objectif est d’arrêter le fondateur de MAÏS et retarder ainsi cette aspiration légitime du Sud à l’indépendance.
Un mouvement de libération nécessite un front extérieur qui pense et un front intérieur qui agit. Les deux sont indispensables puisque l’action va avec la réflexion. Les dictatures cherchent à décapiter le centre de pensée des mouvements qui lui sont hostiles dans le but d’empêcher toute action contestataire sur leurs territoires. Ce serait donc servir ces dictatures que de se se jeter dans les filets de leurs appareils répressifs. Courage n’est pas suicide par auto-décapitation.
Le front intérieur de MAÏS, Mouvement des Autochtones pour l’Indépendance du Sud mauritanien, n’a pas besoin du retour de son fondateur pour dérouler son plan d’actions, les deux fronts, bien que complémentaires, ont un fonctionnement autonome. La réflexion extérieure alimente l’action intérieure , et l’action nourrit la réflexion.
Ce sont les pays ayant une tradition de respect des êtres humains et de leurs droits garantis par la DUDH qui offrent les meilleures conditions pour exprimer librement ses pensées. Voilà pourquoi je suis en Europe et non à la prison de Dar Naïm. Ceux ou celles qui veulent mettre les menottes à mes idées pour arrêter leur progression essaient d’enfermer un vent fort qui risque de les emporter. Le plus triste sont ceux qui aimeraient mon retour parce qu’ils ont peur d’être réprimés si l’Indépendance devenait une revendication populaire. Ceux peureux voient la liberté comme un risque. Non! C’est un choix éclairé pour une vie meilleure pour les générations futures.
Le courageux est courageux, qu’il soit à l’intérieur du pays ou à l’extérieur.
Pour finir voici quelques exemples pour illustrer l’absurdité de se jeter dans la gueule du loup que nous voulons combattre:
Le prophète Mohamed, s’il n’avait pas fui la Mecque pour s’établir à Médine, l’islam n’aurait pas existé. Ceux qui l’incitaient à revenir avant qu’il ne soit fort étaient ses ennemis ou des hypocrites. La confrontation directe avec ses adversaires n’est pas toujours opportune.
Si Cheikh Oumar Tall était resté à Halwaar, dans son Tooro natal, il aurait été vite défait. C’est à l’extérieur qu’il a trouvé les ressources pour penser sa résistance, fuyant le colon français quand celui-ci était en mesure de le battre. Personne n’a demandé au Cheikh de quitter le Mali pour revenir chez lui. Ç aurait été l’envoyer à la mort vu la puissance de feu de l’armée française au Sénégal
Quand Hitler a envahi la France, demander au Général de quitter Londres et rentrer à Paris ç aurait été le livrer aux nazis et la France serait devenue une colonie Allemande
L’ayatollah Khomeini a fait sa révolution islamique installé confortablement en banlieue parisienne. S’il était rentré dès le début pour prouver son courage, le shah d’Iran aurait coupé sa tête
Espérons que ces exemples seront bien enregistrés par mes détracteurs. Sunnites, dont tijanes, et chiites seront satisfaits.
Parmi ceux ou celles qui me tendent un traquenard en exigeant mon retour en Mauritanie pour organiser la lutte à l’intérieur du pays, peu reconnaissent la lutte extérieure et l’apport de la diaspora. Et pourtant, sur plusieurs aspects, c’est cette lutte de la diaspora qui empêche qu’ils soient complètement anéantis. Ainsi, pour eux, nous ne serions que des mangeurs de poulets rôtis assis sur des canapés confortables à pianoter sur un clavier. C’est leur vision du bonheur. En ce qui me concerne, j’avais déjà ce confort en Mauritanie. Le vrai bonheur c’est la liberté. L’indépendance du Sud.
3 février 2024
Siree Tekruur
Fondateur de MAÏS
Mouvement des Autochtones pour l’Indépendance du Sud mauritanien
DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
Peinture : les maures qui ont conquis l’Andalousie étaient en majorité des noirs. Plus de 4000 d’entre eux étaient partis du Tekruur, certains étaient devenus de grands chevaliers respectés