En l’espace de deux jours, le chef du Polisario, Brahim Ghali, et son numéro deux, Khattri Eddouh, ont tour à tour menacé militairement la Mauritanie et d’autres pays africains, accusés de profiter «illégalement» du passage d’El Guerguerat.
A l’approche de la réunion annuelle du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au dossier du Sahara, réunion qui sera sanctionnée par une nouvelle résolution dans la lignée de celles de ces dernières années, l’Algérie et le Polisario sont littéralement pris de panique.
Ils n’ont rien trouvé de mieux que de conditionner la reprise des pourparlers avec l’ONU à la fermeture du passage d’El Guerguerat, par lequel transitent depuis plusieurs années des échanges commerciaux, pacifiques, entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest.
L’Algérie et son rejeton sont même allés jusqu’à menacer la Mauritanie d’être entraînée, malgré elle, dans l’engrenage d’une guerre imminente dans la région.
Ainsi, dans son édition du lundi 10 octobre, le quotidien algérien Ech-Chaab, porte-voix du ministère de la Communication que dirige Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement, a publié des déclarations d’un dirigeant du Polisario, dont l’objectif n’est autre que d’alimenter la nouvelle propagande algérienne visant le passage d’El Guerguerat, à la frontière maroco-mauritanienne.
Khattri Eddouh, chargé de l’organisation politique au sein du Polisario, et ancien chef de la délégation des séparatistes lors des tables rondes de Genève I et II (entre fin 2018 et début 2019), a ainsi déclaré à Ech-Chaab, selon des propos repris par certains sites mauritaniens, que «la Mauritanie viole, au même titre que d’autres pays africains, les traités et conventions sur les relations commerciales, tels qu’édictés par l’Union africaine».
Cette attaque en règle contre la Mauritanie, initiée par celui que le régime algérien aurait choisi pour remplacer éventuellement Brahim Ghali, est en fait celle, indirecte, de l’Algérie, qui n’aurait bien évidemment pas réussi à entraîner la Mauritanie dans sa nouvelle croisade diplomatique anti-marocaine.
En effet, pour cacher sa qualité de principale partie ayant créé de toutes pièces le conflit factice autour du Sahara marocain, l’Algérie vient d’annoncer qu’elle ne participera plus au processus onusien des «tables rondes» initiées par l’ancien envoyé spécial onusien au Sahara, et ex-président allemand, Horst Köhler.
Ainsi, selon Amar Belani, qui porte le pompeux titre d’«envoyé spécial au Maghreb et au Sahara Occidental», «le format dit des tables rondes n’est plus à l’ordre du jour… Cette option est désormais obsolète compte tenu de l’instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l’Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit ‘régional’», rapporte une dépêche de l’APS, parue le mardi 12 octobre dernier.
Par ces déclarations, l’Algérie compte entraver à nouveau, avant même qu’elle ne commence, la mission du nouvel émissaire onusien au Sahara, Staffan de Mistura. N’est-ce pas Alger, qui a posé une condition irréalisable, à savoir que le retour du Polisario au cessez-le-feu, après sa guerre fictive qui n’existe que dans les communiqués quasi-quotidiens de l’agence de presse algérienne, l’APS, est écarté tant que le Maroc ne s’est pas retiré d’El Guerguerat?
Or, la présence du Maroc à El Guerguerat est irréversible, et même soutenue par la Mauritanie, dont on se souvient qu’elle avait ouvertement accusé le Polisario, en octobre et novembre 2020, de lui imposer une guerre économique lors du blocage pendant plusieurs semaines de ce passage stratégique pour l’économie mauritanienne, avant que Nouakchott n’exprime sa satisfaction suite à l’intervention militaire de l’armée marocaine qui a définitivement chassé, le 13 novembre 2020, le Polisario du Sahara atlantique.
Mercredi 13 octobre, Brahim Ghali est à son tour sorti du long mutisme, consécutif à sa maladie due au Covid-19, et sa rocambolesque évacuation sanitaire sous une fausse identité en Espagne, pour s’attaquer à son tour à «la Mauritanie et aux autres pays africains dont les marchés sont approvisionnés par voie terrestre à partir du Maroc». Il a même cru bon de prédire que la rupture totale des relations entre le Maroc et l’Algérie serait un prélude à une guerre qui s’étendrait à toute la région, et dont pâtira la Mauritanie, selon lui. Les menaces du chef du Polisario, vassal de la junte algérienne, ont autant d’effet à Nouakchott que sa guerre fictive sur l’armée marocaine.
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