Dans cette République islamique, le divorce ne signifie pas la marginalisation ou la relégation sociale de la femme. Bien au contraire. Souvent à l’initiative de la séparation, s’étonne “The New York Times”, les Mauritaniennes y voient l’occasion de s’autonomiser. Et elles le fêtent joyeusement.
La tatoueuse au henné se penche sur la main de sa cliente, tout en jetant un coup d’œil à son smartphone pour reproduire au mieux les motifs choisis par la jeune femme.
Dans cette ancienne ville au cœur du désert mauritanien, Iselekhe Jeilaniy, assise sur une natte, veille à ce que le henné fraîchement appliqué ne bave pas. Elle connaît bien cette cérémonie du henné pour l’avoir déjà vécue à la veille de son mariage.
Mais elle ne se marie pas. Elle va divorcer. Le lendemain, elle organise une grande fête pour son divorce.
“Votre attention s’il vous plaît, ma fille Iselekhe est maintenant divorcée !” La mère d’Iselekhe Jeilaniy interpelle les habitants de la ville avec des youyous et un plateau en plastique sur lequel elle tambourine. Puis elle se montre rassurante, comme le veut la tradition, disant que le mariage s’est terminé plus ou moins à l’amiable :
“Elle a survécu, et son ex-mari aussi.”
La jeune divorcée glousse en regardant son téléphone. Elle est occupée à poster des photos de son henné sur Snapchat – l’équivalent moderne du faire-part de divorce.
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