Moscou et Kiev ont signé ce vendredi (NDLR hier 22 juillet courant) un accord pour reprendre les exportations de blé depuis l’Ukraine.
Sur les marchés, le cours du blé a fortement chuté en réaction. Mais ce samedi, des missiles russes ont touché une usine de traitement de céréales dans le port d’Odessa.
A Chicago, le boisseau de blé (environ 27 kg) pour livraison en septembre a lâché 5,86% à 7,5900 dollars, soit son prix avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Le maïs, dont l’Ukraine est aussi productrice, a glissé dans la foulée de 1,99% à 5,6425 dollars le boisseau pour livraison le même mois. Sur Euronext, le blé tendre a conclu à 325,75 euros la tonne pour livraison en septembre, dégringolant de 6,41%.
Mais ce samedi, des missiles russes ont touché une usine de traitement de céréales dans le port d’Odessa, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne Iouri Ignat. « Le port d’Odessa a été bombardé, en particulier là où se déroulaient les processus d’expédition (de céréales). Nous avons abattu deux missiles, et deux autres missiles ont touché l’infrastructure portuaire où, de toute évidence, il y avait du grain », a-t-il ajouté.
L’Ukraine a accusé Vladimir Poutine d’avoir « craché au visage » de l’ONU et de la Turquie et de compromettre l’application de l’accord signé la veille. Odessa est la plus grande ville et le plus important port de toute la côte de la mer Noire, et à ce titre crucial pour la reprise des exportations de céréales ukrainiennes.
« Frapper une cible cruciale pour l’exportation de céréales un jour après la signature des accords d’Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements », a réagi de son côté le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell sur Twitter. L’Ukraine a prévenu que la Russie assumerait « l’entière responsabilité » en cas d’échec de l’accord sur les exportations de céréales.
La Russie, elle, nie être à l’origine de ces frappes. Des responsables russes ont indiqué à leurs homologues turcs que Moscou n’avait « rien à voir » avec le bombardement du port d’Odessa, a déclaré le ministre turc de la Défense.
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