La nouvelle qui équivaut à une alliance des contraires vient d’être rapportée par le confrère arabophone Alakhbar : l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et un certain nombre de ses partisans parmi les FLAM ont annoncé, le samedi 12 novembre courant à Paris dans la soirée, la création d’une plateforme de concertation et de suivi sous le slogan « Engagés pour une Mauritanie unifiée ».
La naissance du nouveau bloc d’opposition à l’actuel pouvoir mauritanien conduit par le Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani est intervenue au terme d’une réunion organisée quelques heures auparavant dans la matinée dans la capitale française.
Le nouveau front sur lequel nous reviendrons ci-dessous, selon les informations provenant de Paris, suscitent tout de même bien d’interrogations et de zones d’ombre.
Non seulement Ould Abdel Aziz est en litige avec la justice et l’acteur principal de la décennie de corruption, d’où les réserves politiques que peuvent entrainer cette anomalie de leader, mais il est, selon un rappel de l’histoire, le gorille puis le chef d’état-major particulier de l’ancien président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, d’où son éventuelle implication directe ou passive dans les crimes des années de braise.
Ce dernier, est-il utile de le rappeler est qualifié par les flamistes de génocidaire ; ce qui n’est d’ailleurs pas faux, et d’avoir transformé la Mauritanie plurielle, en pays composé d’une seule race avant de laisser plus tard la porte grande ouverte à la naturalisation des centaines de milliers de touaregs, inscrits ultérieurement comme carte politique ultra-efficace pour les défis électoraux et pour se pérenniser au pouvoir.
Autre zone d’ombre suscitée par cette plateforme des contraires, est celle qui doit conduire à ne pas confondre les FLAM signataires de la controversée plateforme de concertation et de suivi avec le projet de parti des Forces Progressistes pour le Changement (FPC , ex FLAM) présidé par Samba Thiam, qui sont légitimement les FLAM d’origine installés, après une chasse aux sorcières, depuis les années 80 aux Etats Unis et en Europe et ayant combattu pendant des décennies les régimes d’exception qui se sont succédés aux commandes de la Mauritanie et qui d’ailleurs continuent leur combat sans se lasser de leur interminable et juste lutte pour une Mauritanie égalitaire.
Ainsi pour revenir à cette alliance dont les contours et les contradictions devront se préciser dans les heures qui viennent, les conclavistes ont appelé dans un communiqué tous les citoyens mauritaniens épris de liberté, de justice et de paix à s’engager sincèrement en vue de refonder une Mauritanie unifiée et démocratique, une Mauritanie dans laquelle chaque citoyen trouvera les droits, la tranquillité, l’espoir et la prospérité.
Ils ont affirmé également leur ferme opposition à ce qu’ils ont appelé, les revers dangereux et successifs dont a été témoin le système démocratique en Mauritanie ces derniers temps, citant à titre d’exemple, un recul du niveau des libertés individuelles et collectives et les violations répétées de la loi.
Les participants ont dénoncé le harcèlement et les restrictions imposées à la presse et aux médias indépendants à la lumière de la propagation de la corruption, du népotisme, du clientélisme, de la mauvaise gestion, de la détérioration des conditions de vie des citoyens, de l’inflation exponentielle et de l’augmentation de la pauvreté, en plus de la résurgence des tendances régionales, tribales, claniques et sectaires et leur forte prédominance sur la scène politique nationale.
Les participants aux fonds baptismaux de cette plateforme des contraires, qui s’est tenue sous la conduite de l’ancien président Mohamed Ould Aziz, ont souligné leur conviction dans la nécessité de préserver l’unité nationale, et leur aspiration à construire une Mauritanie forte et prospère, riche de la diversité de ses composantes, réconciliée avec lui-même et unie.
Ils ont fait part aussi de leur souci de créer un cadre synergique pour avancer ensemble afin de consolider les valeurs fédératrices de réconciliation et d’égalité au nom de la justice et de l’équité.
Ould Abdel Aziz parti en France pour des raisons médicales, avait très flirté avec des négromauritaniens de la diaspora au point d’organiser une conférence de presse, finalement dispersée par la police de Bordeaux, avec le soutien des communautés expatriées en Europe, rappelle-t-on