C’est une dame toute heureuse qui nous relatait ce Vendredi 27 Août les circonstances dans lesquelles elle a retrouvé ses enfants en Mauritanie, en Juillet dernier, après son passage le 29 Juin à l’émission Cmidi sur RTI 1. Ce jour-là, sur le plateau de Jean-Michel Onnin, Nassa Djeneba transpirait l’inquiétude.
Depuis les vacances 2020, le père de ses deux filles, de 9 et 11 ans, un ressortissant Mauritanien dont elle a fait la connaissance à Abobo, et avec qui elle contracte un mariage religieux par la suite, les emmène dans son pays, en même temps que leur aînée, née d’une précédente union avec une autre femme Ivoirienne.
Selon la version défendue par Djeneba sur le plateau de Cmidi, qu’elle nous confirmait encore par téléphone ce Vendredi, son ex époux d’avec qui, elle s’était entre-temps séparée, avait en réalité demandé à garder les enfants pour quelques temps. Officiellement donc, à l’en croire, les enfants devaient se rendre chez leur père, dans une autre localité de Côte d’Ivoire pour un court séjour.
Plus tard, elle découvre qu’en réalité, les enfants se trouvent en Mauritanie, dans leur famille paternelle et non sur le sol Ivoirien, comme elle le croyait. Face aux réticences du père à coopérer pour ramener les filles, elle brandit à l’ambassade de Mauritanie, la décision de justice qui lui confère la garde des enfants.
L’affaire est promptement prise en main par Lamine Ebety, conseiller en charge de la communication et des affaires culturelles à l’ambassade, qui s’active à entrer en contact avec le géniteur des enfants.
C’est dans le cours de la procédure qu’elle décide de solliciter les antennes de la télévision nationale à travers l’émission Cmidi, pour partager son histoire. Le diplomate apporte même sa contribution à l’aboutissement du combat de Djeneba, en lui expliquant dans une courte interview diffusée lors de l’émission, la procédure à suivre pour récupérer les enfants.
Cette contribution de Lamine Ebety et surtout son passage à l’émission, seront déterminantes pour la suite des événements. Le père des enfants la contacte peu après l’émission pour lui proposer de l’aider à ramener les filles. Sa première option est de les faire transférer lui-même à la frontière Ivoiro-Malienne à Pogo, par l’intermédiaire d’une de ses connaissances.
Mais, après moult atermoiements dus à l’agenda incertain de celui qui était supposé le faire, il lui propose d’aller les chercher elle-même en Mauritanie. L’opération se déroule avec la couverture de l’ambassade de Mauritanie.
Seulement, le périple se passe dans des conditions incertaines. La peur au ventre, compte-tenu de l’environnement sécuritaire précaire sur place dû à la prolifération mouvements djihadistes dans le Sahel, elle décide de braver les risques pour récupérer ses filles. « Mes parents me disaient de ne pas aller parce que l’endroit est risqué. J’avais peur mais j’ai voulu risquer quand même », nous indiquait-t-elle.
Pour traverser la zone frontalière entre le Mali et la Mauritanie où se trouvent ses filles, elle doit se vêtir d’un accoutrement aux normes. Et c’est à raison, puisque raconte Djeneba, « C’est un coin où les djihadistes se trouvent. C’est un coin qui est miné. Le jour où je suis arrivée, il y’a eu une attaque… ». Heureusement, elle réussit à arriver saine et sauve sur les lieux. À la vue des enfants, ses craintes sont dissipées. « Quand je suis arrivée, j’ai constatee que les enfants n’avaient pas de problème. Il avait déjà averti les parents que je venais. Donc, cela s’est passé sans problème ». Ce voyage lui aura pris deux semaines au total, avant qu’elle ne regagne Abidjan.
Pour elle, c’est une victoire d’avoir pu récupérer ses filles.
Mais, cette victoire, faut-t-il le souligner, a été possible grâce à la coopération de l’équipe de production de Cmidi, dirigée par Joseph Andjou et de l’ambassade de Mauritanie, qui se sont impliqués à fond pour déboucher sur un règlement à l’amiable de ce conflit familial.
Netafrique