Encore une fois, les autorités et la majorité qui les soutient remettent sur table le fameux projet de loi, dangereux pour les libertés publiques et la liberté d’expression, qui porte le nom de « Protection des Symboles », malgré le front populaire qui s’est mobilisé pour mettre fin aux tentatives de l’adopter dans les derniers jours de la dernière session parlementaire.
En effet, et contre l’avis unanime de tous les acteurs dans diverses sphères de la scène nationale, le gouvernement et les députés de la majorité insistent à maintenir ce projet de loi dans le processus de l’adoption.
Ladite loi est pourtant réputée dangereuse au contenu ambigu par les acteurs politiques, activistes des droits de l’homme et des professionnels du pouvoir judiciaire. Elle est également accusée de sacraliser les hauts responsables et d’empêcher les citoyens d’exercer leur droit le plus absolu, celui de surveiller et d’évaluer l’action du gouvernement et des agents publics.
Cette attitude de la majorité révèle les intentions de certaines personnes qui veulent entamer les acquis du peuple mauritanien en matière de libertés publiques, notamment la liberté d’expression.
En plus le projet de loi a pris une tournure étrange, aussi bien dans son processus d’approbation par le gouvernement que la rapidité avec laquelle il a été transmis au Parlement, qui a aussitôt tenté de l’approuver.
Sans parler du fiasco parlementaire consistant à essayer de faire main basse sur le droit des députés d’en débattre et de soumettre des propositions pour amender son contenu scandaleux. Un contenu truffé d’expressions équivoques et sujettes à interprétation. Pire encore le président – qui n’est pas plus qu’un employé du peuple – a été hissé au dessus du drapeau et l’hymne nationaux. Par ailleurs cette tentative d’adoption de l’étrange projet de loi intervient après des atteintes successives de la liberté d’expression et de l’arrestation de nombreuses personnes pour des publications, des enregistrements ou des manifestations ici et là dans lesquelles elles ont exprimé leur insatisfaction part rapport à l’action du gouvernement, ou leur critique de la performance d’un fonctionnaire, se sont retrouvées derrière les barreaux, et ceux avant même la promulgation de cette loi étrange.
Enfin et en totale désapprobation du musellement des libertés, le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement « Tawassul », souligne les points suivants :
1. Tawassoul est particulièrement préoccupé par l’insistance de la majorité à faire passer ce type de loi, à la veille du dialogue autour duquel tous les acteurs sont d’accord pour dire que tous les sujets fondamentaux seront débattus y compris celui des libertés.
2. Nous appelons le président et le gouvernement à retirer définitivement le projet de loi, conformément aux principes des droits et libertés stipulés dans la constitution et dans les conventions ratifiées par la Mauritanie.
3. Il est du devoir de toutes les forces vives, et tous les défenseurs des droits et libertés de rester vigilants et de s’opposer à toutes les tentatives de museler et de restreindre les libertés.
4. le peuple mauritanien, qui lutte depuis des décennies pour arracher ses droits et libertés publiques, n’acceptera jamais de les abandonner.
Nouakchottle 07/11/2021