Le procureur de Dakar, hiérarchiquement rattaché au pouvoir politique, s’est dit opposé cette semaine à la levée du contrôle judiciaire et à la restitution du passeport du député Ousmane Sonko, président du Parti des patriotes sénégalais pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF).
Principal opposant au président Sall, Sonko est poursuivi depuis le mois de mars dernier pour « viol présumé » sur une employée d’un salon de coiffure de la capitale sénégalaise. Accusation qu’il a toujours niée et présentée comme un coup politique.
L’arrestation en mars dernier du député et opposant sénégalais, très populaire parmi les jeunes, avait provoqué des manifestations d’une ampleur exceptionnelle au Sénégal qui se sont traduites par la mort d’au moins dix personnes et l’arrestation des centaines de protestataires.
Fait totalement inédit dans l’histoire politique au Sénégal, l’armée avait dû être déployée dans les rues de Dakar pour rétablir l’ordre public. Le maintien du contrôle judiciaire et le retrait du passeport du leader du PASTEF sont une sorte d’épée de Damoclès suspendue sur sa tête afin d’empêcher qu’il redevienne le fer de lance de l’opposition à la candidature à un troisième mandat de Macky Sall lors de la présidentielle de 2024.
La chute en septembre dernier du président guinéen Alpha Condé, passé en force en octobre 2020 pour obtenir un troisième mandat, est perçue comme un vrai avertissement par les opposants au président sénégalais
Mondafrique