C’est désormais officiel. Les hautes autorités brisent le tabou autour des prochaines élections qui devaient, objectivement, leur faire peur, sachant, que de telles échéances pourraient renverser diamétralement les rapports de forces.
En effet, avec des élus portés au sommet de l’Etat par des consultations frauduleuses et soutenues par des facteurs tribaux et régionaux ainsi que militaires et bien sûr administratifs, toute échéance qui fera l’objet de transparence et de rude concurrence, sera fatale pour le système politique en place.
A ce qui précède, force est de reconnaitre que le pouvoir ne serait pas bien préparé pour jauger sa popularité fortement entamé et dont le disque dur qu’est l’apaisement politique vient de s’écrouler comme un château de cartes.
Deux raisons fondamentales pourraient expliquer par ailleurs ce constat dont la très controversée cartographie politique confectionnée par le ministère de l’intérieur, qui a fait de nombreux mécontents, dont des poids lourds politiques à travers le pays, d’une part et la suspension inattendue de la concertation politique, qui pourrait être une réelle opportunité pour l’opposition pour resserrer les rangs et se mesurer dans l’unité contre une majorité tiraillée par les intérêts politiciens et menacée de disparition face au courant du réalisme politique en gestation en Mauritanie, depuis l’émergence du RAG et des FPC ainsi que des CVE toutes catégories confondues.
L’autre inconnue qui suscite des interrogations quant à ces consultations, est de savoir, de quelles échéances débattra cette réunion ministérielle, sachant que la présidentielle, n’interviendra au plus tard qu’à la fin de 2024.
S’agit-il alors des législatives, des régionales ou des municipales ? It s the question
Toujours est-il que la réunion dont il est question ici ne donne pas de réponse convaincante à ce sujet, se contentant de mettre en exergue, « l’importance que Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, attache à la dynamique de consolidation du processus démocratique dans un cadre de concertation qui vise à renforcer les institutions démocratiques ».
Ladit réunion a été consacrée à l’examen des moyens matériels et des modalités d’organisation nécessaires au déroulement des prochaines élections dans les meilleures conditions et dans les délais légaux prévus à cet effet, indique-t-on.
Il a été décidé aussi de former deux comités techniques pour étudier tous les aspects liés à l’organisation des élections. La première porte sur les textes légaux et réglementaires, et la seconde sur les moyens matériels et logistiques, à charge pour les deux comités de soumettre leurs propositions d’ici fin juillet 2022.