La Mauritanie ne manque pas de financements, mais bien au contraire de mains propres pour assurer leur bonne exécution.
C’est grosso modo ce que le ministre des affaires économiques et de promotion des secteurs productifs a tenu à mettre en exergue, au cours de sa sortie d’hier, au cours d’une conférence de presse, consacrée aux commentaires faits par des membres du gouvernement sur les résultats du Conseil des ministres organisé quelques heures auparavant.
Illustrant le laxisme administratif qui caractérise la mise en œuvre des projets dont le financement extérieur, souvent généreux a été acquis, le ministre a déploré le retard de 9 ans de 24 projets sur un total de 110 programmes.
« Sur les 110 projets sur financement extérieur, il y a des projets dont l’exécution prend un retard de plus de neuf ans », a affirmé Ousmane Kane.
« Parmi ces projets, il y a un qui date depuis 1996, un autre depuis 2000, un projet de 2005, 5 projets de 2007, 2 projets de 2008, un projet de 2009, 5 projets de 2011, 2 projets de 2012, six projets de 2013 », a- t-il fait noter.
Ce n’est que la partie émergée de l’Iceberg du considérable volume des financements dont les budgets vont souvent dans les poches des responsables publics, depuis le ministre vers les directeurs centraux en passant par les secrétaires généraux et les chargés de missions et conseillers relevant du Cabinet du ministre.
Regrettant profondément ce goulot d’étranglement du développement, le ministre a qualifié l’exécution des projets d’avoir été très longtemps un problème endémique pour la Mauritanie, en raison de la lenteur dans la mise en œuvre des projets nationaux et le gros risque de susciter les réserves des partenaires et des bailleurs de fonds.
Ces lenteurs cruelles remonteraient à l’avant Ghazouani, à en croire les propos du ministre, selon lesquels, des progrès quoiqu’encore insuffisants sont visibles dans l’exécution de certains projets depuis ces deux dernières années, soit implicitement depuis, depuis la prise du Président Ghazouani de ses fonction aux commandes du pays.
Selon les écritures des bailleurs de fonds, 1400 milliards MRO attendent depuis longtemps d’être injectés dans l’économie mauritanienne, a fait également remarquer Ousmane Kane.
Il a souligné également à cette occasion, la signature de son département de deux conventions de financement avec la banque islamique de développement (BID), dont la première est destinée au financement du projet d’appui aux services de soins de santé maternelle et néonatale.
« La deuxième porte sur la conversion d’un dépôt du fonds saoudien pour le développement d’un montant de trois cents millions (300.000.000 USD) de Dollars Américains, soit l’équivalent d’environ Dix Milliards Neuf Cent Vingt Millions Ouguiyas (10.920.000.000) MRU, remboursable sur une période de 20 ans », poursuit-il.
Il s’agit d’un grand succès étant donné que les deux conventions combinées significativement à l’allègement des dettes mauritaniennes ; allégement qui constitue un objectif primordial que le gouvernement s’est fixé depuis son arrivée.