« Je n’ai constaté aucune réalisation majeure durant ces deux dernières années, hormis l’apaisement politique ».
C’est le jugement fait par le président du parti d’opposition Sawab, Abdesslam Ould Horma au confrère « Le Calame », en réponse à la question : « le président Ghazwani a fini de boucler ses deux premières années à la tête du pays. Comment évaluez-vous ce parcours ? ».
Le pessimisme du leader politique est même à son comble. En effet, dira-t-il : « La gabegie et la mauvaise gestion de l’État continuent de sévir ».
Et d’ajouter sans une part d’amertume et de regret, pour avoir gardé pendant deux longues années le silence dans l’espoir de l’avènement d’un changement véritable qui permet au pays de rompre avec son triste passé et ses titubations:
« Les espoirs suscités par l’examen des dossiers de la décennie se sont très vite estompés avec les mauvaises pratiques d’antan qui se poursuivent, hélas, aussi bien au niveau administratif que gouvernemental« .
Le président pense par ailleurs que le dossier de la décennie se rapportant à l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, refusé jusqu’à présent d’un droit à la liberté provisoire, a dévié de sa vocation visant à appliquer la justice loin de toute personnalisation et règlement de comptes dans cette affaire.
Ci-après son avis que Senalioune vous présente dans le cadre d’un extrait tiré de cette interview du « Le Calame »
« Que pensez-vous de la gestion du dossier de la décennie d’Ould Abdel Aziz, seul placé en détention préventive depuis Juin dernier ?«
Ould Horma : La gestion du dossier de la décennie avait bien démarré, avec la mise en place, à l’Assemblée nationale, d’une commission d’enquête parlementaire, mais je suis, depuis quelque temps, découragé, par l’apparente volonté de transformer un épais et lourd dossier en une affaire personnelle contre l’ex-Président.
A ce rythme et à mi-parcours de son quinquennat, le président Ould Ghazouani, dont le pouvoir vient de susciter le courroux des opposants en instrumentalisant une majorité politique dont l’élection au temps de l’ancien Chef de l’Etat est entachée de beaucoup d’irrégularités, afin d’adopter le projet de loi sur les symboles nationaux, qui représente aux yeux des opposants, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile, un signe de l’effondrement à petits feus de l’Etat de droit auquel les mauritaniens aspirent et nourrissent tant d’espoir, n’investit pas positivement pour assurer une longévité politique aux commandes du pays.
En effet, si le bilan à mi-parcours du président Ghazaouni est nul exception faite de l’apaisement politique, comme l’affirme le président du parti Sawab, il est également au point mort en matière de lutte contre l’esclavage.
C’est le candidat investi à la présidentielle de juin 2019 par le même parti, en l’occurrence le député Biram Ould Dah Ould Abeid, qui l’avait affirmé le 23 aout dernier, au cours d’une conférence de presse le 23 aout dernier.
En effet, il avait déploré la persistance de l’esclavage en Mauritanie, disant que l’Etat n’a pas fait le nécessaire pour lutte contre ce phénomène. La page de l’esclavage n’est pas encore tournée, a-t-il déploré.
« Je vous de l’estime au président Mohamed Ould Ghazouani et lui souhaite le succès ainsi que de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué », avait-il ajouté, disant qu’il ne l’envie pas et qu’il ne mettra pas de pièges ou d’épines sur son chemin et qu’il lui fera des conseils, qu’il soit avec ou contre lui.
« Maintenant, je vais lui dire, ainsi qu’à tous ceux qui l’accompagnent, de se tourner vers l’esclavage qui existe chez les Soninké, les beidhanes et les peuls, vers la servitude avec toutes ses ramifications », avait-il souligné