L’élection présidentielle mauritanienne approche inéluctablement et devra se tenir, à la lumière de la déplorable et dangereuse expérience sénégalaise, consécutive à la décision surprise du Président Macky Sall de reporter sine die ces échéances initialement prévues le 25 février courant, juin prochain.
Si tout semble bien fonctionner en Mauritanie pour le parti au pouvoir Insav et la Majorité présidentielle qui soutient le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, candidat à sa propre succession, même s’il continue de maintenir le suspens autour d’un second mandat constitutionnellement légitime s’il arrivera à s’imposer dans les scrutins, les choses vont de mal en pis pour le camp de l’opposition.
Déjà partie en rangs dispersés après ce revirement spectaculaire et ce flirt politique sans précédent avec le parti au pouvoir, de ses leaders historiques, en l’occurrence le RFD d’Ahmed Ould Daddah et l’UFP de Mohamed Ould Maouloud, à travers le fameux projet du Pacte Républicain en gestation en attente d’être paraphé avec les hommes du sérail, l’opposition risque d’entrer de nouveau dans ses querelles intestines stériles.
Il s’agit, pour commencer des accusations portées récemment par le député Biram Dah Abeid contre le président de l’UFP Mohamed Ould Maouloud, dans lesquelles, il évoque, ce qu’il appelle un présumé soutien de 500 millions ouguiyas anciennes gracieusement accordées par l’argentier Mohamed Ould Bouamatou à Ould Maouloud, alors candidat à la présidentielle de juin 2019, sur fond de financement de sa campagne électorale.
Une sortie qui semble avoir totalement irrité le patron,de l’UFP, lequel, ne s’est pas contenté d’apporter un démenti catégorique à ces allégations et de tirer à boulets rouges sur le parlementaire activiste, mais a mandaté aussitôt ses avocats pour porter plainte devant la justice contre le président de l’IRA.
Ce qui est chose faite depuis hier mercredi 14 février courant, selon des informations diffusées sur le web.
Le président du Parti de l’Union des Forces du Progrès (UFP), Mohamed Ould Maouloud, a porté plainte, par le biais de ses avocats, devant le parquet général de la wilaya de Nouakchott Ouest, contre le député Biram Dah Abeid, indique le très célèbre hebdomadaire « Le Calame ».
La plainte, déposée par les avocats Lo Gourmo Abdoul et Mohamed Lehbib Chrif, appelant à constituer Ould Mouloud partie civile dans cette affaire, demande qu’une action en justice soit intentée contre le parlementaire Biram pour diffamation, calomnie et atteinte intentionnelle à la vie personnelle pour nuire à leur client, poursuit le confrère.
Autant dire qu’au moment où il est attendu que l’opposition s’organise pour constituer un front uni devant le puissant et favori candidat du pouvoir à la présidentielle 2024 qui approche au galop, elle a pris le sens contraire des urnes en s’engageant dans les couloirs interminables de la justice.
Le député Biram n’a pas encore réagi à propos de cette plainte, qu’il y a lieu de ne pas sous-estimer après la levée récente de l’immunité du député Mohamed Bouya Ould Cheikh Mohamed Fadel et son emprisonnement ainsi que l’expulsion manu militari de la parlementaire Mariem Mint Cheikh.
Le député Biram ayant arrivé au cours des présidentielles successives de 2014 et 2019, second dans les résultats respectivement après l’ancien Chef de l’Etat Ould Abdel Aziz et l’actuel Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, aurait-il été de nouveau piégé par les services renseignements du sérail pour compliquer son éventuel engagement dans le prochain marathon présidentiel en ouvrant bon gré mal gré un front avec la justice ? It’s the question.