Dans sa déclaration de naissance il y a 1an, le Mouvement des Autochtones pour l’Indépendance du Sud mauritanien (MAÏS) s’était engagé à éclairer l’opinion nationale et internationale sur sa position concernant le Sahara Occidental dont la zone méridionale n’est plus revendiquée par la Mauritanie depuis l’arrivée des militaires au pouvoir le 10 juillet 1978.
La junte s’enlise dans une neutralité couarde et hypocrite pour tirer au maximum profit de la crise entre Alger et Rabat. Ce jeu de Nouakchott avec le feu peut embraser tout le Maghreb, l’Azawad et l’Afrique de l’Ouest.
La construction de la route de Tindouf au Nord alors que le réseau sud mauritanien est vétuste, dangereux et à l’abandon, imprime la politique officielle du délaissement de la vallée du fleuve qui va être indépendante selon les dires en 2017 de Yahya Ould Hademine, alors Premier Ministre.
La Mauritanie se détourne de l’Afrique noire depuis son indépendance en 1960, claquant la porte de la CEDEAO, au moment où le Maroc la pousse, ouvre ses bras à l’Afrique de l’Ouest et retrouve son siège à l’Union Africaine. Le Trab El Beidhan s’est laissé miné par le nationalisme arabe et ses deux versants baathiste et nassériste négrophobes. Baghdad, Damas et le Caire sont les foyers idéologiques du génocide de 1989 contre les noirs mauritaniens non arabes.
La reconnaissance officielle de l’amazigh par le royaume chérifien a montré que le monde arabe pouvait être respectueux des autres peuples, s’enrichir de cette diversité créatrice et qui épanouit chaque membre de la société. La Mauritanie a choisi le chemin inverse, il fallait tout arabiser, tout uniformiser, en faisant couler beaucoup de sang non arabe.
Le royaume du Maroc, engagé dans une guerre depuis la mauvaise décolonisation du Rio de Oro, contrôle aujourd’hui près de 80% de la superficie de cette ancienne colonie Espagnole. MAÏS, sans remettre en cause le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui frère, prend acte de cette marocanité du Sahara occidental.
Des liens historiques lient notre cher pays, le Tékrour, au royaume chérifien. À la conquête de l’Andalousie au 11ème siècle prirent part plus de 4.000 guerriers tékrouriens aux cotés de berbères lemtunis.
Le roi du Maroc envoyait hommes, armes et chevaux pour assister militairement ses alliés du Tékrour contre les agressions extérieures. Aujourd’hui, l’agresseur est la junte de Nouakchott. Les milices arabes surarmées et bénéficiant de la complicité de l’armée régulière font craindre une répétition du génocide pour achever l’arabisation du pays à coups de canon et parachever l’assimilation des noirs après celle, sanglante aussi, des berbères il y a plus de trois siècles.
MAÏS appelle la communauté internationale à sanctionner les généraux de Nouakchott pour éradiquer leur culture du vol et de la corruption, ainsi que leur politique génocidaire de division des communautés pour pérenniser leur dictature. Après 44 ans au pouvoir, la junte ne laisse que trois options au Sud : l’esclavage, la déportation ou l’Indépendance. Le choix est facile pour les esprits conscients, mais la réalisation de cette indépendance du Tékrour nécessite l’aide de tous les peuples épris de liberté et de justice. Ceci est un appel à eux, à leurs pays, à leurs organisations et à toutes les bonnes volontés pour sauver les tékrouriens de la disparition physique, linguistique, culturelle et civilisationnelle.
28 novembre 2022
MAÏS Mouvement des Autochtones pour l’Indépendance du Sud mauritanien (pays Tékrour)