La police chargée de l’action sanitaire a du pain sur la planche face à l’abondance des denrées alimentaires et des médicaments périmés qui envahissent les étalages des commerces et dont près de 100 tonnes avaient été officiellement incinérés au cours du premier semestre de 2021.
Le phénomène serait beaucoup plus grave, puisque les incinérations annoncées par les autorités ne représentent que la partie émergée de l’iceberg d’un commerce très étendu et difficilement contrôlable, en raison de sa propagation dans des lieux arriérés du pays où l’administration est quasi-absente.
Les quantités incinérées au cours des 6 derniers mois, suffisent pour montrer l’ampleur de la menace que représente les produits et médicaments périmés pour les citoyens.
27 tonnes de divers médicaments périmés avaient été incinérées le 3 juillet dernier dans la décharge sud de Nouadhibou, à l’extrême Nord de la Mauritanie. Ces médicaments avaient été saisis dans les structures locales de santé et dans les pharmaciens de la ville.
Il s’agit de la plus importante opération du genre, compte tenu du volume de médicaments périmés qui avaient été incinérés, a indiqué à ce propos, le médecin-chef chargé de la surveillance des pharmacies au niveau de la capitale économique Nouadhibou Dr Cheikh Ould El Ghaouth.
4 autres tonnes de médicaments et de divers produits alimentaires périmés, saisis au marché central de Néma, la capitale du Hodh Charghi, cette fois à la limite Est du pays avaient été détruits en mars dernier, quelques semaines après l’incinération d’autres saisies à Fassala relevant de la moughataa de Bassiknou.
Un mois avant, près de 18 tonnes composées de produits alimentaires et de médicaments périmés avaient été incinérées cette fois à Sélibabi, la capitale du Guidimakha, à l’extrême Sud-Est du pays.
C’est dans cette ville également, que 25 tonnes de produits alimentaires et de médicaments avaient été saisis et détruits en janvier 2021.
L’absence de civisme et la cupidité des commerçants, conjugués au laxisme des autorités chargées de l’action sanitaire expliquent à bien des égards l’ampleur du phénomène des produits alimentaires et des médicaments périmés.
C’est d’autant vrai, que la majorité des commerçants ne prennent pas l’initiative de déclarer à l’avance l’existence de ces produits périmés en informant la direction du commerce et de l’action sanitaire et ses délégations régionales dont les équipes ne sont par ailleurs pas à l’abri des stratèges des commerçants et de leur tentation à mettre la main dans la poche afin de soudoyer les contrôleurs afin de pouvoir écouler leurs dangereuses marchandises avariées .
Les risques de consommation d’aliments périmés
Les aliments périmés les plus dangereux sont la volaille, les oeufs plutôt que les pâtes ou le riz.
Selon l’infectiologue Éric Caumes cité par « allodocteurs », on risque, en consommant des aliments périmés, des toxi-infections alimentaires qui se manifestent principalement par de la fièvre, de la diarrhée, des vomissements, qui en général apparaissent dans les heures qui suivent le repas.
Tout dépend de la bactérie responsable. Ces signes peuvent apparaître soit dans l’heure qui suit le repas, soit au maximum dans les 48 heures qui suivent le repas.
« Les risques dépendent de l’agent responsable de la diarrhée puisque beaucoup d’agents bactériens peuvent être responsables de la diarrhée comme certains staphylocoques dorés, certaines salmonelles…
« En cas d’intoxication alimentaire, il faut consulter surtout quand elle est grave, surtout quand elle survient sur des terrains fragiles (âges extrêmes de la vie, les immunodéprimés, les personnes fragilisées pour une raison ou pour une autre…), dans ce cas il vaut mieux consulter. Mais souvent c’est bénin.