La politique du régime mauritanien actuel envers les médias indépendants ne peut être décrite que comme une sélectivité et étrange. On peut plutôt dire que ce qui a été acquis au cours des trente années de mouvement syndical et de travail acharné a considérablement reculé et a été remplacé par de nouvelles relations et des valeurs, basées sur la sélection, le clientélisme et la promotion des rognures qui se font aux dépens des professionnels et des partisans des valeurs nationales.
Ensuite, la plupart des promesses faites au cours des dernières années n’ont pas été tenues, mais ont plutôt été reléguées aux oubliettes. La Maison de la presse mauritanienne est toujours dans le flou, et le soutien à la presse vacille toujours entre l’extrême lenteur de ses décaissements et la maigreur de son contenu. Le Ministre de la Culture a dit qu’il s’élève à quatre cents millions. Et quel est l’avantage de cette petite quantité qui ressemble à des miettes de bouillon mêlées de manne et de mal devant des centaines d’institutions médiatiques.
Face à l’expansion aveugle des sites Web et des institutions médiatiques, ainsi qu’à la concurrence forte et non réglementée des pionniers des médias sociaux, le marché de la publicité officielle et populaire s’est dirigé vers les célébrités des réseaux sociaux.
En outre, les institutions officielles de l’État ont également adopté une politique de pur clientélisme dans leurs relations avec les institutions médiatiques, où règnent amitiés personnelles, népotisme et clientélisme. Il ne fait aucun doute que des entreprises leaders comme la Snim et Tasiast sont un exemple clair de pur clientélisme. un clientélisme qui, selon beaucoup, ne tient pas compte de normes logiques et réalistes.
Il existe aujourd’hui un réseau d’intermédiaires qui obtiennent des contrats permanents d’une valeur de plusieurs millions et les proposent à des amis, associés et clients dans des organisations médiatiques spécifiques, en échange d’un pourcentage élevé du soutien reçu.
Les preuves en sont trop nombreuses pour être comptées. Tout le monde le sait, et chacun sait que les sites et les institutions expriment l’identité du peuple mauritanien et qui sont extrêmement soucieux de faire face aux conflits et aux discours racistes, sont les moins susceptibles de recevoir du soutien, et que ceux qui mènent une politique de harcèlement sont les moins professionnels et les plus proches du système.
Cette politique a imposé l’établissement de chaînes d’allégeance aux partis du régime et à ses lobbies au sein du corps journalistique en conflit. Quant au Président de la République, il a été le premier à être lésé de cette politique. C’est à lui que sont adressées les critiques et les campagnes médiatiques qui ne s’arrêtent que lorsqu’ils sont repris par les médias officiels fermés sur elles-mêmes aux bénéfices de tel ou tel ministre.
Leur polissage a complètement éliminé la présence médiatique du président. De la même manière, les voyageurs accompagnant le président sont sélectionnés sans aucun critère clair ou annoncé. Le programme des rencontres avec les citoyens qui constituait une porte d’entrée audacieuse pour mener un dialogue avec la presse et le peuple, a été éliminé. La poursuite de cette politique signifie sculpter et déformer davantage l’image officielle du régime, ce qui nécessite une intervention rapide et une correction de la situation qui lui nuit plus qu’elle ne profite aux lobbies clientélistes.
El Fikr, traduit de l’arabe par senalioune