L’hémicycle n’est pas une arène de pugilat où la raison du plus arrogant est la meilleure mais où l’intelligence doit en être la lumière. La raison la boussole. Au sein de cette prestigieuse et non moins auguste chambre des lois légiférant sur le destin d’une Nation il ya des choses qui heurtent les consciences et agressent la morale.L’image d’une femme sous l’emprise d’un mâle qui a usé de toutes ses forces physiques pour neutraliser sa victime. De l’héroïsme « phallo-nevrotique ». L’image a fait le tour des réseaux sociaux. La scène est d’une brutalité inouïe!
Dans une République islamique elle se passe de commentaires. On peut étouffer physiquement un humain sans annihiler sa détermination.
Salimata Ba puisque c’est d’elle qu’il s’agit , une militante de OLAN un mouvement qui milite pour l’officialisation des langues nationales sur laquelle s’est exercé ce supplice abominable mais refusant avec stoïcisme de céder à cette épreuve implacable. Sa voix était l’arme de sa liberté face à cette pulsion destructrice à dessein d’assouvir l’instinct de la violence hargneuse.
Au sein d’une institution parlementaire c’est un désaveu cinglant, le comble de l’irrespect des libertés sur un terrain de défense et de la protection de la voix du citoyen. Une institution décidée par le peuple et pour le peuple. Oubliant que cette architecture qui porte la marque de la volonté citoyenne transformée en autel de la strangulation des revendications.
Le seul crime est d’avoir dit Non à une loi d’orientation de la réforme du Système Éducatif national en.cours de vote au Parlement, estimant qu’une fois entérinée , cette loi compromettra l’avenir dune communauté des enfants mauritaniens. Son crime c’est d’avoir voulu porter sa voix devant les parlementaires mais à laquelle on lui opposa une répression barbare.
La négation des valeurs morales et sociales à atteint son paroxysme. Dans un pays où rarement on voit une femme humiliée de cette façon et pas à n’importe quel lieu , mais au cœur de l’institution parlementaire.
Au mépris de l’éthique et de la pudeur où de ce que nous en gardons encore. Plaider sa cause par sa voix n’est plus terrorisme sauf si vouloir s’exprimer librement en est tel. Si l’intrusion dans L’hémicycle est un délit, la justice est le chemin le plus indiqué pour un citoyen de répondre de ses actes. Encore que…
Quand , manifester devient un trouble à l’ordre public, s’en perdre aux pauvre citoyens à coups de matraques et de grenades signe la vacuité des institutions démocratiques où la tyrannie prend le dessus sur la civilité politique d’un système multipartiste. Si la violence entre au parlement , la liberté sort par les persiennes d’une chambre d’enregistrement… C’est bien dommage
Le Rénovateur
* Titre source : Parlement mauritanien: une institution où on écrase en direct la voix citoyenne !